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SMS sur la loi Travail: Medef et CGC s'invectivent par médias interposés

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- - Kenzo Tribouillard - AFP

"La publication de SMS privés envoyés par Pierre Gattaz à Carole Couvert a mis le patron des patrons en colère: "On ne dévoile pas une conversation privée entre gens de bonne compagnie". La riposte de la représentante des cadres a été immédiate."

La passe d'armes continue entre Pierre Gattaz et Carole Couvert. Au lendemain de la publication dans les médias de SMS intimidants envoyés par le président du Medef à la cheffe de file de la CFE-CGC, les deux représentants s'alpaguent par médias interposés.

Pour rappel, Les Echos publiaient vendredi soir le contenu de textos écrits par Pierre Gattaz et reçus par Carole Couvert. Le patron des patrons y qualifiaient l'attitude de la CFE-CGC vis-à-vis de la loi El Khomri de "cégétiste". Il promettait à sa présidente de ne plus soutenir les cadres dans la négociation sur les retraites complémentaires si elle ne se prononçait pas clairement en faveur de la réforme du code du travail.

La publication de ces échanges privés a visiblement irrité Pierre Gattaz. "On ne dévoile pas une conversation privée entre gens de bonne compagnie", a-t-il réagi dans les colonnes du Parisien ce lundi 14 mars. Un retrait de la loi El Khomri serait "dramatique", a-t-il ajouté.

Deux visions totalement différentes du dialogue social

De son côté, Carole Couvert a appelé le président du Medef à "faire un geste" sur LCP. La présidente de la confédération des cadres a estimé que Pierre Gattaz était "allé trop loin", et que "la balle" était désormais "dans son camp". S'il "s'entête", cela "va vraiment définir et dessiner deux visions totalement différentes du dialogue social". 

Abordant les messages qu'elle a reçus, elle tacle le patron des patrons: "C'est ce que j'appelle de la pression, de la menace, c'est ce qui démontre que nous n'avons pas la même conception du dialogue social". Pour elle, cet épisode prouve le bien-fondé de l'attachement de son syndicat à "l'accord de branche" (plutôt que d'entreprise), "qui garantit une équité de traitement entre salariés d'un même secteur, mais aussi entre entreprises de toutes tailles".

"En entreprise, il faut que la négociation soit loyale, qu'il n'y ait pas de pression sur nos délégués syndicaux, pas de chantage à l'emploi. Or Pierre Gattaz démontre le contraire à travers ces SMS", a-t-elle poursuivi. "Il est fondamental que nos deux centrales continuent à dialoguer ensemble", a-t-elle dit. Mais "il lui appartient de faire un geste pour que ce dialogue soit renoué", a-t-elle conclu.

N.G.