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Auto-entrepreneurs: le gouvernement va réformer le statut à minima

Les ministre de l'Economie et du Budget, Pierre Moscovici et Bernard Cazeneuve, sont conscients du risque de réformer le statut des auto-entrepreneurs.

Les ministre de l'Economie et du Budget, Pierre Moscovici et Bernard Cazeneuve, sont conscients du risque de réformer le statut des auto-entrepreneurs. - -

L'Union des autoentrepreneurs a proposé ce 31 mai l'intervention d'un médiateur pour résoudre les désaccords autour du projet de réforme de leur statut. Le gouvernement, lui, tente d'apaiser les esprits en évoquant une réforme à minima.

Les autoentrepreneurs sont révoltés depuis que Sylvia Pinel a dit qu'elle voulait réformer leur statut. Le projet consiste à limiter dans le temps, peut-être deux ans, l'avantage fiscal pour ceux qui en ont fait leur activité principale. Face à la grogne qui monte, et au symbole, très sensible, le gouvernement tente de déminer le terrain.

Bernard Cazeneuve a désamorcé la bombe, ce vendredi 31 mai, sur Canal +. Le ministre du budget évoque des changements à la marge, et assure qu'il n'y a aucune raison de s'inquiéter. Par ailleurs, le gouvernement accède à leur demande de nommer un médiateur pour sortir du conflit.

Selon nos informations, les auto-entrepreneurs militent actuellement pour que Sylvia Pinel, la ministre déléguée à l'artisanat, soit déchargée du dossier, et que Fleur Pellerin, la ministre déléguée à l'Economie numérique, gère directement la crise.

Nombre d'auto-entrepreneurs risquent le chômage

Les arguments des autoentrepreneurs commencent à porter. Ils sont un peu moins d'un million aujourd'hui, et 90% d'entre eux gagnent moins du Smic au bout de trois ans d'activité, selon les chiffres de l'inspection du Travail.

Les hauts fonctionnaires de l'IGAS sont très clairs: la plupart des auto-entrepreneurs cherchent à rester sous la limite du plafond de chiffre d'affaires autorisé pour bénéficier de l'avantage fiscal. Autrement dit, ils cherchent à se créer leur propre emploi, et à le conserver. Rien de plus.

Politiquement, il est donc très risqué de limiter dans le temps le statut d'autoentrepreneurs. Cela risquerait de décourager nombre d'entre eux qui se retrouveraient au chômage. L'Elysée ne peut pas prendre ce risque alors que François Hollande garde toujours son objectif d'inverser la courbe du chômage avant la fin de l'année...

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Mathieu Jolivet