Sylvia Pinel: "Il faut sortir les auto-entrepreneurs de la précarité"
Le statut d'auto-entrepreneurs, créé en 2009, va être réformé, comme l'avait promis François Hollande durant sa campagne présidentielle. Sur BFM Business le 11 avril, la ministre déléguée à l'Artisanat, au Commerce et au Tourisme a expliqué pourquoi.
Il faut savoir que 56% des 2,3 millions de créations d'entreprises intervenues depuis quatre ans sont le fait des auto-entrepreneurs. L'objectif de l'exécutif est donc de "favoriser la création d'entreprises classiques, à plus fort potentiel de croissance", souligne Sylvia Pinel.
En les faisant passer de "l'auto-entreprenariat à l'entreprenariat tout court", le gouvernement veut mettre fin à la précarité de ce statut. Et la ministre de citer ses chiffres : 90% d'auto-entreprises actives ne dégagent pas le Smic, et 450.000 sur les 900.000 recensées fin février ne dégagent pas de revenus du tout.
Définir un seuil de revenu pour différencier activité principale et complémentaire
Parmi les pistes de réforme envisagées, il est question de limiter la durée de ce statut pour celui dont c'est l'activité principale. "Il ne s'agit pas de durcir le régime", assure pourtant la ministre. Ceux qui montent leur auto-entreprise pour générer un revenu d'appoint ne sont pas concernés par une éventuelle limitation dans le temps. Mais "une réflexion doit avoir lieu sur le seuil à partir duquel il n'est plus question de revenu d'appoint", prévient-elle.
Ceux dont c'est l'activité principale ont un autre objectif, selon la ministre: "déboucher sur une création d'entreprise pérenne qui crée de la croissance et de l'emploi". Pour les aider à y parvenir, "il faut les accompagner, leur faire savoir ce qu'il convient de faire lorsqu'on est chef d'entreprise". Aujourd'hui, "les auto-entrepreneurs se disent abandonnés dans la nature, alors que les autres entreprises ont leurs propres réseaux", assure-telle.
Dans les semaines à venir, Sylvia Pinel compte rencontrer les fédérations des auto-entrepreneurs et les fédérations des artisans pour discuter de ces sujets, avant de formuler des propositions définitives.