BFM Business
Emploi

Confrontés à la corruption, la plupart des salariés en parleraient

Les trois singes de la sagesse.

Les trois singes de la sagesse. - Sophietica - Flickr - CC

S'ils étaient confrontés à un acte de corruption, la très grande majorité des salariés en parleraient, selon un sondage Harris Interactive. Reste à savoir à qui.

Que faire face à un acte de corruption au travail? Une grande majorité des salariés en parleraient, mais pas forcément à la personne adéquate, révèle un sondage Harris Interactive publié à l'occasion de la présentation d'une proposition de loi PS pour mieux protéger les lanceurs d'alerte. Pour une large majorité des personnes interrogées, dans cette enquête menée pour l'organisation Transparency international France et Tilder, les pots-de-vin, le détournement de fonds, la falsification de documents ou la fraude fiscale sont considérés comme des actes de corruption.

Face à un tel acte dont ils seraient témoins sur leur lieu de travail, 83% d'entre eux indiquent qu'ils en parleraient. Ils se tourneraient d'abord vers un collègue (39%), vers leur supérieur/l'un de leurs dirigeants (32%), avant les partenaires sociaux (23%), une association ou un organisme spécialisé (22%) puis la police ou la gendarmerie (16%).

Peur des conséquences

Les salariés répondant qu'ils ne parleraient pas citent comme principal frein l'idée que c'est "inutile car aucune suite ne sera donnée" (40%), la peur des conséquences (39%) et le fait de ne pas savoir à qui s'adresser (32%). Dans un communiqué, Transparency international note que le sondage montre qu'une majorité des salariés "ne s'adresseraient pas aux bons interlocuteurs", le choix des collègues n'ayant "aucune incidence sur le traitement de l'alerte". Le fait que plus d'un tiers de ceux qui se taisent le fassent par peur des représailles rappelle "l'importance de mieux protéger les salariés" lanceurs d'alerte qui "jouent un rôle essentiel dans la lutte contre la corruption", juge aussi l'organisation.

Le député PS Yann Galut doit présenter jeudi à l'Assemblée nationale, avec Transparency, une "proposition de loi globale relative à la protection des lanceurs d'alerte", de nombreuses affaires comme "UBS, HSBC, Mediator, Luxleaks" ayant fait "apparaître la nécessité d'une législation globale en France pour sécuriser l'alerte et protéger les lanceurs d'alerte". Cette proposition de loi vise notamment à créer "une agence nationale indépendante en charge de recueillir et de traiter les alertes, et d'apporter une aide juridique et financière aux lanceurs d'alerte", indique Transparency.

D. L. avec AFP