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Ce que coûtera l'extension de la garantie jeune selon Valls

Manuel Valls face à Jean-Jacques Bourdin

Manuel Valls face à Jean-Jacques Bourdin - BFMTV

"Le Premier ministre était l'invité de BFMTV-RMC ce mardi. Revenant sur la nouvelle version du projet de loi Travail présentée la veille, Manuel Valls a précisé que 100.000 demandeurs d'emplois de moins 26 ans seraient concernés d'ici à 2016 par la "garantie jeune". Coût estimé: 418 millions d'euros."

Manuel Valls fait amende honorable. Le Premier ministre a présenté lundi la nouvelle version du projet de loi El Khomri, texte qui avait suscité une forte opposition de la part des syndicats dans sa première mouture. Les modifications dévoilées lundi ont a priori eu un certain écho auprès des syndicats réformistes.

Avait-il suffisamment dialogué avec les partenaires sociaux? "Tout le paradoxe est que nous avons beaucoup concerté pendant un an", répond Manuel Valls, citant notamment le rapport de Denis Combrexelle qui avait "fait l'objet d'une concertation avec les partenaires sociaux".

"La réforme n'aurait pas été possible"

"Mais il a manqué un moment pour réunir tous les partenaires sociaux pour cheminer ensemble", a admis le Premier ministre. Voilà pourquoi il a ajusté sa réforme car "la réforme on ne la fait pas tout seul, on doit la faire avec des partenaires sociaux", a-t-il indiqué. "Au fond quel était le risque? C'était le blocage, et s'il y avait blocage il n'y avait pas de loi (…) et à ce moment-là la réforme n'aurait pas été possible", a-t-il ajouté.

"C'est l'intelligence collective qui permet d'avancer car autrement vous faites toujours face à ce dilemme: soit vous passez en force et vous bloquez et donc vous ne faites pas la réforme et vous bloquez", a conclu le chef du gouvernement.

418 millions d'euros pour la garantie jeune

Manuel Valls est ensuite revenu sur les détails des nouvelles mesures du texte. Il a notamment donné quelques informations sur l'extension de la garantie jeunes, qu'il a qualifiée de "changement majeur". Il a estimé que 100.000 jeunes seraient concernés d'ici à 2016 pour un coût "autour de 418 millions d'euros".

Une mesure qui permet, à raison de 460 euros par mois, "à un jeune apprenti qui n'a pas trouvé ensuite un emploi ou à un jeune sans qualification de bénéficier d'un soutien, d'une formation, d'une insertion."

Le Premier ministre est également revenu sur la définition du licenciement économique, une mesure du projet de loi qui a particulièrement inquiété les syndicats réformistes et sur laquelle le Premier ministre n'a pas lâché. "Il est plus efficace pour les entreprises d'avoir des règles qui soient claires", a-t-il plaidé, ajoutant avoir mis "dans la loi ce qui est la jurisprudence".

Manuel Valls a toutefois ajouté hier "un garde-fou". "Nous mettrons une clause qui permet de lutter contre tous les abus en matière de licenciement afin qu'un groupe européen ou international ne décide pas pour des raisons de convenance économique de licencier en France", a-t-il développé. Le Premier ministre dit également espérer que ce texte va permettre de diminuer le chômage. "Si vous créez les conditions d'une confiance et lever les freins, oui, j'espère évidemment qu'il y aura davantage d'embauches", a-t-il déclaré.

J.M.