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1 salariée sur 2 confrontée au harcèlement sexuel au Royaume-Uni

Seulement 2% des britanniques qui ont eu le courage de faire part à leur employeur des dérapages de leur collègue se disent satisfaites des mesures prises.

Seulement 2% des britanniques qui ont eu le courage de faire part à leur employeur des dérapages de leur collègue se disent satisfaites des mesures prises. - Martin bureau- AFP

21% seulement des victimes ont signalé à leur direction les comportements déplacés qu'elles ont subis, révèle une étude menée pour le Congrès des syndicats britanniques. Par crainte des répercussions ou par honte.

Le harcèlement sexuel au travail n'a rien d'anecdotique. Selon une étude menée pour le Congrès des syndicats britanniques, en collaboration avec le Everyday Sexism project, auprès de 1.500 femmes britanniques, 52% d'entre elles connu une forme de harcèlement sexuel. La proportion grimpe même à 63% parmi les 18 à 24 ans. En France, selon une enquête publiée par le Défenseur des droits, 20% des femmes actives disaient avoir été confrontées à une situation de harcèlement sexuel.

Dans le cadre de l'étude britannique, dans plus d'un tiers des cas (32%), ces femmes ont fait l'objet d'une blague de nature sexuelle déplacée. 28% des sondés ont été visées par des commentaires à caractères sexuels portant sur leur corps ou les vêtements portés. Près d'un quart des sondées ont dû subir un contact non désiré, telle qu'une main posée sur le genou ou sur le bas du dos. Pour une sur 10, cela a même été jusqu'au baiser ou une main posée sur la poitrine ou les fesses. A cela il faut ajouter les 35% de femmes qui, sans être directement visées, ont été témoins de ces agissements déplacés. 

Dans près d'un cas sur cinq le harceleur est le supérieur direct

Qui donc sont les auteurs de ces actes ? 9 fois sur 10, c'est un homme. Le plus souvent (54% des cas) c'est un collègue qui a eu ces comportements déplacés, et dans 17% des cas, le harceleur était le supérieur direct de la victime. Ces agissements ont lieu principalement sur le lieu même du travail (81%), mais les événements organisés par la société (arbre de Noël, séminaires) sont aussi propices à ces dérapages.

Parfois, l'auteur du harcèlement n'appartient pas à l'entreprise : 7% des sondées ont été victime de harcèlement de la part d'un client ou d'un patient. 

Cette étude met aussi en lumière le silence qui entoure ces actes. 79% des victimes ont préféré ne pas en avertir leur employeur. Près d'un tiers ont fait ce choix car elles craignaient que cela ait un impact négatif sur leurs relations au travail, pour 24% c'est parce qu'elles redoutaient de ne pas être pris au sérieux. Un quart des femmes se sont déclarées trop embarrassées pour en informer leur société.

Pour celles qui ont eu le courage de le faire, 7% ont été déçues des mesures prises par l'employeur et seulement 2% jugent que le nécessaire a été fait.