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4 G : Bons tarifs, information moyenne

4G signifie quatrième génération pour les types de prestations fournies sur le réseau du téléphone mobile.

4G signifie quatrième génération pour les types de prestations fournies sur le réseau du téléphone mobile. - -

Le secteur de la téléphonie est un de ceux où la concurrence fonctionne le mieux et où les prix baissent le plus. Pourtant, les consommateurs ont du mal à s'y retrouver.

Le 3 décembre, un des opérateurs téléphoniques de référence a annoncé le passage à la 4G pour ses forfaits tout en maintenant le même prix. Mais les consommateurs s'y perdent. 4G signifie quatrième génération pour les types de prestations fournies sur le réseau du téléphone mobile. La concurrence entre les opérateurs permet dans ce secteur des baisses de prix significatives, mais les consommateurs ont du mal à les mesurer, car ils ont du mal à évaluer ce qu’ils achètent.

Les principaux opérateurs de téléphonie mobile offrent désormais la 4G. C'est une bonne nouvelle ?

Ce qui est intéressant dans ce secteur, c’est qu’il illustre parfaitement le rôle de la concurrence. Pour rester dans la course et gagner de l’argent, chaque opérateur essaie d’avoir un temps d’avance sur les autres. Ils y sont d’autant plus incités qu’un des opérateurs a une politique tarifaire très agressive, provoquant chez ses concurrents des propos incrédules mais aussi assez souvent méprisants. En ce moment, la tension monte autour de la 4G et chacun s’accuse de coup de pub à la veille des fêtes de Noël, coup de pub à la limite de la publicité mensongère. Il n’en reste pas moins que la concurrence dans ce secteur en fait celui où les prix baissent le plus. Depuis 2010 par exemple, le prix moyen des télécommunications a baissé de 13%.

C'est donc une bonne chose ?

La concurrence est toujours une bonne chose car elle favorise les consommateurs que nous sommes, et elle pousse les entreprises à se remettre en cause en permanence (en l’occurrence dans ce secteur en passant de la 3G à la 4G).

Il y a deux critiques néanmoins qui sont faites en la matière. Souvenons-nous des déclarations d’Arnaud Montebourg concernant Free l’année dernière. Dans un premier temps, il a affirmé que Free avait fait plus pour le pouvoir d’achat que Sarkozy pendant la durée de son mandat présidentiel. Puis 6 mois après, il a accusé Free d’être à l’origine de suppressions massives d’emplois dans le secteur en obligeant ses concurrents à faire du « cost killing ». Les deux sont vrais, mais je pense qu’à long terme c’est le premier aspect qui l’emporte.

En revanche, il y a une autre critique plus fondée qui tient à ce que, pour que la concurrence soit effective, il faut que le consommateur soit pleinement au fait de ce qu’il achète et des avantages relatifs des produits nouveaux par rapport aux précédents.
A la vitesse à laquelle évolue ce secteur, les consommateurs ont assez souvent du mal à avoir une évaluation précise des avantages et des inconvénients des offres qui leur sont faites.
D’autant qu’une fois engagés dans un contrat auprès d’un opérateur, ils ont souvent du mal, en cas de déception, à le dénoncer. Pour qu’il y ait concurrence, il faut une information parfaite et transparente et ce que les économistes appellent la fluidité, c'est-à-dire la possibilité de changer de fournisseur instantanément. 

Tout l’art du marketing est de contourner ces deux éléments et chaque opérateur n’hésite pas à montrer du doigt chez les autres ces défauts. En pratique, on s’aperçoit que les consommateurs ont du mal à se défaire de leurs habitudes et donc de leur fournisseur habituel. Ainsi, Orange, qui est ce que l’on appelle « l’opérateur historique » c'est-à-dire les anciens PTT, représente encore, malgré une certaine érosion, 40% des parts de marché.

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Jean-Marc Daniel