4G: Orange et SFR vent debout contre la décision de l’Arcep

Les deux opérateurs s’insurgent de la décision de l’Autorité de régulation des télécoms, jeudi 14 mars, d'autoriser Bouygues à utiliser ses bandes 2G pour y installer la 4G. Bouygues en profite en bourse.

Bouygues s'envole en bourse. Le titre prenait plus de 5% dans la matinée du 15 mars après une annonce de l'Arcep très favorable à Bouygues Telecom. L'opérateur pourra utiliser ses bandes de fréquence 2G pour faire passer de la 4G, ce qui va lui permettre de proposer des offres commerciales à partir du 1er octobre. Et ses concurrents ne sont pas franchement ravis.

Orange et SFR sont ainsi vent debout depuis le début contre ce principe qu'on appelle le "refarming" dans le jargon des télécoms. On peut se demander pourquoi : après tout, cette autorisation d'utiliser les vieilles bandes 2G pour faire du très haut débile mobile concerne tous les opérateurs, et pas seulement Bouygues.

Une rupture d'égalité entre opérateurs ?

Oui mais voilà, sur ces fameuses bandes de fréquence 2G, Bouygues -qui a moins de clients que ses concurrents- a beaucoup de place disponible. C'est moins le cas pour SFR ou encore pour Orange, dont les fréquences sont pleines à craquer. Surtout qu'une partie du spectre de l'opérateur historique est utilisé par les abonnés de Free.

En clair, la décision de l'Arcep va permettre à Bouygues de déployer rapidement un réseau 4G à partir de cet automne, même si en contrepartie il devra payer 60 millions d'euros par an à l'Etat. Chez Orange, on déplore une décision qui "crée un nouveau choc" sur "un marché déjà fortement déstabilisé".

SFR, lui, parle d'une "rupture de l'égalité entre opérateurs". Selon nos informations, l'opérateur réfléchit à la possibilité d'attaquer en justice.

Anthony Morel