BFM Business
Services

74% du cash de Google dort aux Bermudes

Dans son projet de budget pour 2016, Barack Obama veut taxer les profits des sociétés américaines à l'étranger. Un coup dur pour les rois de l'optimisation fiscale que sont Google, et Apple.

Dans son projet de budget pour 2016, Barack Obama veut taxer les profits des sociétés américaines à l'étranger. Un coup dur pour les rois de l'optimisation fiscale que sont Google, et Apple. - Mark Wilson (Getty Images/AFP)

Entre Google et Apple, c’est un combat de mastodontes. En 2014, le groupe de Mountain View a réalisé un chiffre d’affaires de 66 milliards de dollars et un bénéfice de 14.4 milliards. Sans compter les 47,4 milliards mis à l'abri aux Bermudes.

Dans la Silicon Valley, les bouchons des bouteilles de champagne n’en finissent plus de sauter. Après Apple, c’est au tour de Google de dévoiler ses résultats annuels pour 2014. Évidemment, ils sont impressionnants. D’autant qu’ils reposent presque exclusivement sur un modèle basé sur des services gratuits financés par la publicité, donc par les internautes.

Le chiffre d’affaires du groupe a progressé de 19% à 66 milliards de dollars entre 2013 et 2014. Quant aux bénéfices, ils marquent une nouvelle accélération avec une croissance de 12% pour atteindre 14,4 milliards de dollars.

Mais le véritable succès du groupe reste sa capacité à protéger sa fortune. Sur une trésorerie totale de 64.3 milliards, Google a réussi à mettre à l'abri du fisc 47.4 milliards de dollars. Cette somme qui correspond à 74% de son cash dort sur un compte des Bermudes. Pour combien de temps ? C’est toute la question.

Le trésor de Google sous l'oeil d'Obama

Si Google a de lourds démêlés avec l’Europe pour sa stratégie d’optimisation fiscale, les États-Unis semblent également lassés de voir les navires amiraux de son économie s’enrichir à son détriment.

Dans son projet de budget pour l'année fiscale 2016, le président Obama prévoit une taxation exceptionnelle de 14% sur les gains conservés par les entreprises américaines hors des États-Unis, et la mise en place d'une taxe de 19% sur les futurs profits réalisés par les sociétés américaines à l'étranger. Actuellement, ces groupes ne payent que pour les sommes rapatriés aux États-Unis, ce qui ne les incite pas à le faire.

Barack Obama ne fléchira pas sur ce point. Il veut mettre le Congrès face à ses responsabilités en cas de rejet de cette proposition. Si les Républicains ne veulent pas remettre en cause le statu quo actuel, "cela mettra en danger l’économie et l’armée" du pays. Et Google n'est pas le seul dans la ligne de mire de la Maison Blanche. Le trésor de guerre d'Apple (155 milliards) est tout autant visé.

Pascal Samama