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À 24 ans, Alexandre Arnault devient le patron de la dernière pépite LVMH

Ces derniers mois, Alexandre accompagnait son père partout.

Ces derniers mois, Alexandre accompagnait son père partout. - Tiziana Fabi - AFP

Le troisième des cinq enfants de Bernard Arnault va prendre la co-gérance du malletier allemand Rimowa que vient de racheter le géant français du luxe. Alexandre Arnault marche dans les pas de ses deux aînés, Delphine et Antoine, qui dirigent Louis Vuitton et Berluti.

À 24 ans, le troisième des cinq enfants de Bernard Arnault accède aux plus hautes responsabilités au sein du géant du luxe fondé par son père. Alexandre Arnault va prendre prendre la co-gérance du malletier allemand Rimowa, dont LVMH a annoncé le rachat ce mardi.

Il officiera aux côtés de Dieter Morszeck, l'actuel PDG du malletier, connu pour ses valises haut de gamme à la fois ultra-résistantes et légères. "Alexandre et moi avons longuement discuté les perspectives de développement attrayantes pour nous et les valeurs communes que nous partageons. Je me réjouis qu'il rejoigne Rimowa", assure le petit-fils du fondateur, qui y officie depuis 44 ans.

Juste après l'officialisation, le jeune homme s'est réjoui sur Twitter de ne "plus avoir à se sentir coupable d'utiliser des valises Rimowa", accompagné d'un smiley. Signe que le rejeton ne manque pas d'humour. C'est d'ailleurs son seul message sur le réseau social où il est pourtant inscrit depuis 2009.

Celui qui s'y décrit comme un geek et un "taré de technologie" a suivi une formation d'ingénieur du numérique à Télécom ParisTech, l'une des plus prestigieuses grandes écoles d'ingénieur françaises. L'ex-École nationale supérieure des télécommunications par laquelle sont notamment passés l'ancienne directrice de la SNCF Barbara Dalibard, et celui d'Ericsson France, Franck Bouetard. 

3.000 salariés à gérer

À ce titre, Alexandre se voyait confier ces derniers temps des missions pour digitaliser le numéro un mondial du luxe, et développer sa présence sur les réseaux sociaux. Mais jamais il n'avait occupé un tel niveau de responsabilités. Il co-présidera ainsi au destin des 3.000 salariés de Rimowa, une marque présente dans 65 pays, dont les ventes dépasseront 400 millions d'euros en 2016. Il aurait d'ailleurs piloté en direct cette acquisition, selon Challenges. Deux ans de négociations sur des projets communs à définir, des synergies à envisager, rondement menées par le jeune homme. 

Alexandre Arnault se prépare depuis plusieurs années à cette prise de responsabilités. Ces derniers temps, son père ne se déplace quasiment plus sans lui. Aux défilés, dans les magasins ou les sièges de Sephora, Givenchy, Céline, Dior ou autres des 70 marques du groupe. Lorsque Bernard Arnault se rend dans la Silicon Valley ou à Roland-Garros, Alexandre est à ses côtés, affichant la même droiture dans le maintien. La ressemblance physique s'arrête là. Quand son père scrute tout de ses yeux bleus glacés, le jeune homme pose autour de lui le regard noisette de sa mère, la pianiste Hélène Mercier, seconde épouse de Bernard.

Promu plus tôt que ses aînés

Aîné des trois enfants que cette dernière a eu avec Bernard Arnault, il prend donc le même chemin que sa demi-sœur, Delphine, 41 ans, qui occupe la direction générale adjointe du malletier Louis Vuitton, et de son demi-frère, Antoine, 39 ans, qui préside le chausseur Berluti et la marque Loro Piana. Mais bien plus tôt qu'eux, qui n'ont accédé aux responsabilités qu'à 28 ans. Reste qu'à voir l'expérience de ces derniers, le patriarche ne devrait pas laisser Alexandre nager tout seul dans le grand bain. "En réalité, l'empereur du luxe ne passe pas une journée sans chaperonner lui-même son ainée ou son fils Antoine", racontait Capital en 2014.

Désormais, il n'en reste plus que deux à placer. Jean, le benjamin, encore un peu jeune à 17 ans. Et son cadet, Frédéric, entré à Polytechnique en 2014, comme son père en 1968. À en croire un proche de la famille qui s'exprimait dans Challenges en 2012, Frédéric serait "sans conteste le plus brillant de la fratrie".

Nina Godart
https://twitter.com/ninagodart Nina Godart Journaliste BFM Éco