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A Toulouse, la SNCF rouvre des petites lignes

En Occitanie, la SNCF va rouvrir des petites lignes

En Occitanie, la SNCF va rouvrir des petites lignes - ERIC CABANIS / AFP

A la faveur d’une convention passée avec la région Occitanie, la SNCF va rouvrir des petites lignes quand le gouvernement prévoit d’en fermer…

C’est le comble du ferroviaire français. Ces dernières semaines, la ministre des Transports, Elisabeth Borne, a reconnu qu’il faudrait fermer des petites lignes de trains régionaux. Peu empruntées, elles assurent le transport de seulement 2% des voyageurs mais coûtent 1,7 milliard d’euros par an à la SNCF ! Elles représentent encore 10.000 kilomètres de voies, soit un tiers du réseau français.

Pendant que cette réforme au niveau national se dessine, la politique locale de la SNCF peut avancer à contre-sens. Depuis quelques mois, l’entreprise publique négocie avec la région Occitanie (Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussilon) une convention étonnante pour les TER (trains express régionaux). La plupart des régions se préparent à la mise en concurrence de la SNCF à l’horizon 2023. Les Hauts-de-France de Xavier Bertrand ou la Normandie de Hervé Morin sont dans les starting-blocks. Mais à l’inverse, l’Occitanie joue la carte SNCF à fond.

"On ne veut pas accélérer la mise en concurrence car on ne veut pas essuyer les plâtres, explique Jean-Luc Gibelin, vice-président de la région. On a vu ce que ça a donné sur le fret". Elle a engagé des discussions avec la SNCF pour signer une convention sur une longue durée de huit ans. Une manière d’apporter de la visibilité à l’entreprise publique en échange de services inattendus en ces temps de crise.

Des lignes fermées depuis dix ans !

Ainsi, la région Occitanie a réussi à négocier la réouverture de six petites lignes TER. Un exploit par les temps qui court et une contradiction par rapport à la réforme ferroviaire récemment dévoilée. Certaines dessertes, comme celle entre Alès et Besseges était fermée aux voyageurs depuis dix ans ! D’autres, entre Montréjeau et Luchon, l’était depuis quatre ans et utilisée seulement pour le transport de marchandises. Elles feront circuler six trains par jour entre 2018 et 2025.

La convention sera présentée au conseil régional le 22 mars prochain. D’ici là, l’Occitanie demande aussi à la SNCF de maintenir ses effectifs pour les trains régionaux alors qu’ils sont partout en repli. Un ultime effort qui va coûter cher à la région. Elle dépensera près de 300 millions d’euros sur huit ans, soit un investissement de 2,4 milliards d’euros au total. Pour le moment, l’Occitanie est la seule région à avoir refuser la concurrence pour négocier d’importants avantages auprès de la SNCF. La Bretagne pourrait suivre. 

Matthieu Pechberty