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Accord Bouygues-Orange: ce que l’État est prêt à concéder

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- - Philippe Huguen - AFP

"Selon les informations de BFM Business, Bercy aurait accepté que Bouygues prenne 12% du capital d'Orange. Un geste qui doit permettre de faciliter le rapprochement entre les deux groupes."

Emmanuel Macron, le ministre de l'Économie, reçoit ce jeudi 24 mars, le patron d’Orange, Stéphane Richard puis celui de Bouygues, Martin Bouygues. Au menu: la question de l'emploi, des investissements après une éventuelle fusion, mais aussi le sujet sensible de la participation de l'État, premier actionnaire d'Orange, dans le futur ensemble.

Si la finalisation d’un rapprochement entre les deux groupes repose en premier lieu sur un accord à trouver entre tous les opérateurs, les discussions avec Bercy ne sont pas non plus bouclées.

Selon nos informations, l'État, qui détient 23% d'Orange, vient tout juste d'assouplir sa position pour se rapprocher des exigences de Martin Bouygues. Bercy aurait accepté que Bouygues prenne 12% du capital d’Orange au moment du rachat, alors que le ministère militait jusqu'à présent pour une participation maximum de 9% additionnée d'une clause empêchant Bouygues de monter davantage.

L'objectif de 15% de Bouygues

Il s’agit néanmoins d’un premier compromis. Martin Bouygues devra encore batailler pour obtenir le droit d'atteindre, plus ou moins rapidement, en rachetant des titres sur les marchés, le pallier de 15% du capital d'Orange. C’est l'objectif que s'est fixé l'industriel. Quel que soit le schéma retenu, l’État ne verra pas sa participation descendre en dessous de 20%, ce qui lui permettra de conserver une minorité de blocage.

Dans tous les cas, ces questions ne pourront être tranchées que si un accord est d’abord trouvé entre les opérateurs. Orange et Bouygues Télécom doivent en effet s’entendre avec Free et SFR qui devront reprendre une grande partie des actifs de Bouygues Télécom pour espérer obtenir le feu vert du gendarme de la concurrence. 

À une semaine de la date limite fixée au 31 mars, les discussions se poursuivent à un rythme très soutenu. Si le schéma de répartition des actifs est à peu près acté (pour Free une partie des fréquences et des antennes, pour SFR une partie des clients), les négociations, en particulier sur les questions de prix, n’ont pas encore abouties.

Simon Tenenbaum