Activités de Lafarge en Syrie: l'ancien directeur général de la société, Eric Olsen, mis en examen
Eric Olsen, qui fut le directeur général de LafargeHolcim entre 2015 et juillet 2017, a été mis en examen ce jeudi pour "financement d'une entreprise terroriste" et "mise en danger de la vie d'autrui" dans le cadre de l'enquête sur les activités de l'entreprise en Syrie. Il a été placé sous contrôle judiciaire.
Vendredi dernier, trois cadres du cimentier avaient déjà été mis en examen pour les mêmes chefs d'accusation. Deux autres ex-responsables de Lafarge, dont l'ex-PDG Bruno Lafont, sont toujours en garde à vue. La société est soupçonnée d'avoir passé un accord avec Daesh pour que son usine de Jalabiya puisse continuer à fonctionner malgré la situation troublée sur place.
La filiale syrienne a versé 5,6 millions de dollars entre juillet 2012 et septembre 2014 à différentes factions, dont celle dirigée par Abou Bakr al Baghdadi. Les financements de cette dernière organisation se seraient échelonnés entre 2013 et 2014.
Des employés livrés à eux-mêmes
Il est aussi reproché à cette filiale syrienne de ne pas avoir assuré la sécurité de ses employés syriens, restés seuls sur place alors que la direction de l'usine avait quitté la Syrie à l'été 2012.
Les enquêteurs cherchent à savoir si la direction en France était au courant de la situation. Eric Olsen assistait aux réunions du comité de sûreté et a "participé pleinement aux discussions concernant la sécurité de l'usine Lafarge Cement Syria", soulignait le cabinet Baker McKenzie. Et Christian Herrault, qui a reconnu début 2017 que le groupe avait été victime d'une "économie de racket", a assuré "avoir régulièrement informé Bruno Lafont" et que ce dernier "n'avait émis aucune objection à l'époque", d'après ce document. Le scandale a éclaté en 2016, un an après la fusion avec Holcim.