C'est devenu tendance d'aimer son patron
Vous détestez votre chef. Vous lui trouvez des tas de défauts: il est mou, incompétent, caractériel, et au final, vous lui mettez sur le dos la responsabilité d'une bonne partie des dysfonctionnements de votre boîte. À tel point que faire du "boss bashing" est votre activité favorite à la machine à café!
Une étude réalisée par le cabinet de conseil en gestion des ressources humaines BPI Group vous conforte dans cette idée: seulement un Français sur deux trouve un quelconque talent à son supérieur. Mais voilà, l'étude date de 2007: détester son boss c'est d'un autre temps. "C'était l'époque où on croyait qu'un bon manager c'était quelqu'un d'autoritaire, qui devait vous guider comme un mentor et à qui on demandait de la reconnaissance", explique Sylvie Ray, qui dirige la partie accompagnement de dirigeants chez BPI Group.
La génération Y a changé la donne
Une évolution qui s'explique notamment par l'entrée dans le monde du travail de la génération Y. Les natifs des années 1980 "n'ont pas ces attentes très fortes vis-à-vis des managers, ils ne leur demandent rien. Ce qu'il veulent c'est du sens dans leur travail et un équilibre vie professionnelle et vie perso", explique Sylvie Ray. Comme ces collaborateurs ont moins d'attentes, cela génère moins de frustrations, et au final ils n'ont plus de raisons de se livrer au "boss bashing".
Mais si les équipes ont changé, les managers ont aussi évolué. Ils ont compris que pour qu'une entreprise soit performante il fallait garder les talents. Et cela ne se fait pas en bridant ses équipes par son despotisme. "Le manager d'aujourd'hui demande pourquoi et ne passe pas son temps à dire comment. Son objectif c'est pas l'autorité, c'est l'autonomie de ses salariés", poursuit Sylvie Ray. Et si vous trouvez votre boss un peu autoritaire, mettez-vous au vocabulaire de 2016 et dites à la machine à café qu'il est "charismatique ".