Air France: ADP ne veut pas "être le bouc émissaire"
Augustin de Romanet remet les points sur les "i". Dans une interview à l'AFP ce lundi 12 octobre, le PDG d'Aéroports de Paris (ADP) défend son groupe dont les hausses de redevances ont été critiquées et perçues comme une des raisons fragilisant actuellement Air France.
"Je me demande si on ne joue pas un peu le rôle de bouc émissaire", a-t-il déclaré précisant que "la redevance d'ADP c'est 2% des charges d'Air France".
"Je pense qu'il est important de placer chaque chose à sa juste mesure: nous allons investir 600 millions par an, ADP baisse de 8% ses coûts par passager entre 2016 et 2020, ADP demande à ses collaborateurs beaucoup d'efforts de productivité, nous nous prenons par la main pour investir à bon escient et améliorer la qualité des services", a-t-il ajouté.
"Je reste calme, de bonne humeur. Je dis: 'Ce n'est pas un sujet+", a-t-il conclu.
L'incompréhension des pilotes
Fin juillet, l'Etat a rendu un arbitrage favorable à ADP - dont il est l'actionnaire majoritaire -, avec une hausse du niveau des redevances aéroportuaires pour la période 2016-2020 réclamées aux compagnies aériennes, dont Air France. Ces tarifs seront gelés au niveau de l'inflation en 2016, puis pourront être relevés de 2017 à 2020, dans la limite de 1,25% au-dessus de l'indice des prix à la consommation.
"Beaucoup de pilotes ne comprennent pas le feu vert de l'Etat à la hausse des redevances d'Aéroports de Paris l'été dernier malgré le lobbying intense de la direction", a indiqué Gilles Laurent, directeur général adjoint d'Air France en charge des opérations aériennes dans une interview au journal Les Echos publiée lundi.