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Air France devra-t-elle changer le nom de sa compagnie Joon?

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Le site de e-commerce français Hey Joon s'estime lésé par la nouvelle filiale d'Air France baptisée Joon et lui réclame 1.500 euros pour chaque utilisation du nom de la marque.

Air France assignée en justice. A quelques jours du premier vol de sa compagnie à bas coût Joon prévu le 1er décembre, la compagnie française est dans le collimateur d'une petite société de vente de vêtements baptisée Hey Joon qui l'accuse de nuire à son activité, révèle Le Parisien.

Depuis le lancement officiel de cette compagnie qui vise à séduire une clientèle jeune (les millennials), le site de e-commerce serait bien moins bien référencé sur Google et son chiffre d'affaires en pâtirait fortement. Problème: Air France a bien déposé le nom de marque Joon pour un secteur d'activité différent de celui du site marchand. Ce que contestent cependant les avocats de Hey Joon qui estiment les services de shopping proposés par Joon (des tours dans les grands magasins parisiens) empiètent sur le domaine d'activité du site. "C'est d'autant plus choquant qu'Air France a choisi ce nom en connaissance de cause", assurent les avocat du site marchand.

30.000 euros de dommages et intérêts

En juillet dernier en effet, quand Air France a officiellement dévoilé le nom Joon, Hey Joon aurait reçu un mail de la part d'un responsable marketing de la compagnie aérienne pour savoir comment le site appréhendait l'arrivée de cette nouvelle marque au nom similaire. En dépit des craintes exprimées par le e-commerçant, Air France a maintenu son choix.

Face aux difficultés rencontrées depuis, Hey Joon a décidé d'attaquer Air France. Le site réclame 30.000 euros de dommages et intérêts et une astreinte de 1.500 euros pour chaque utilisation du nom de marque. 

La plainte aurait peu de chance d'aboutir estime Air France interrogée par Le Parisien. "Les deux noms sont utilisés pour des secteurs d'activité totalement différents, il n'y a aucun risque de confusion", assure une porte-parole de la compagnie française. La jurisprudence est en effet assez claire en la matière. Dans un arrêt de la Chambre Commerciale de la Cour de Cassation de 2014, les magistrats ont rappelé "qu'un risque de confusion se déterminait au regard d’une appréciation globale." Autrement dit, est-ce que la marque de transport "Joon" peut induire le consommateur en erreur et nuire ainsi à la marque de vente en ligne "Hey Joon". Les chances paraissent assez faibles.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco