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Transports

Comment Air France gère les tensions en Irak et en Ukraine

Air France va rallonger ses temps de trajet pour éviter certaines zones.

Air France va rallonger ses temps de trajet pour éviter certaines zones. - -

Air France comme d'autres compagnies ont décidé de ne plus survoler l'Irak. Une décision qui coûte 400 euros de plus pour la compagnie française pour chaque vol. Mais ce n'est pas la seule conséquence.

Après l'Ukraine, Air France KLM ne survole plus l'Irak. La décision a été prise au nom du principe de sécurité. D’autres compagnies, comme Emirates et Virgin Atlantic, ont pris les mêmes mesures. Toutes redoutent une catastrophe similaire au crash du Boeing de la Malaysia Airlines dans l'est de l'Ukraine.

Pour aller d'un point A à un point B, les compagnies aériennes privilégient en général la route la plus directe. Contourner une zone signifie rallonger la durée du vol, et donc cela coûte plus cher.

Par exemple : en contournant l'espace aérien irakien, la durée de vol du Paris-Dubaï d'Air France augmente de 10 minutes. L'appareil va du coup consommer 500 kilos de kérosène supplémentaire. C’est 400 euros de plus pour la compagnie. Rien que pour Air France, des dizaines de vols sont concernés chaque jour. Certains ont vu leur temps de trajet rallongé de 45 minutes.

Désorganiser Roissy

Au-delà d'un important surcoût financier, le risque est de désorganiser la logistique du hub de Roissy. Cette plateforme de correspondance est le point de passage obligé pour de nombreux voyageurs d'Air France entre deux pays. La compagnie ne peut pas modifier ses horaires en permanence sans remettre toute l'organisation de Roissy en cause.

Enfin dernier détail - plus anecdotique mais qui peut coûter très cher - la gestion des bagages. Les passagers en retard ont moins de temps en transit. Le risque de perdre des valises est plus important. De quoi alourdir un peu plus la facture pour les compagnies, dont les marges financières sont déjà très minces.

Mathieu Sévin