Air France: la direction a remis son projet d'accord
Alors que les négociations se sont achevées mercredi, la direction d'Air France a confirmé avoir transmis jeudi aux syndicats de pilotes un projet d'accord sur la création d'une filiale à coûts réduits, et ceux-ci ont jusqu'au 24 février pour se prononcer, une date qui pourrait cependant être repoussée.
Le texte transmis ce matin aux organisations représentatives des pilotes (SNPL et Spaf) "est ouvert à la signature jusqu'au 24 février", mais le délai "pourra être prolongé si une consultation des pilotes était décidée" par les syndicats, indique la direction dans un communiqué. Le SNPL, majoritaire chez les pilotes (65% des voix), avait précédemment évoqué cette possibilité auprès de l'AFP. Il réunira son Conseil (parlement du syndicat) le 22 février, selon le porte-parole du syndicat, Emmanuel Mistrali.
La direction souhaite créer une filiale à 100% d'Air France, positionnée au départ de Roissy sur des lignes moyen et long-courrier actuellement non rentables. Pour alléger les coûts d'exploitation, elle veut recruter des hôtesses et stewards payés 40% moins cher qu'à Air France. La nouvelle compagnie, lancée "à l'automne 2017" sur moyen-courrier (avec des A320) et "pendant la saison été 2018" sur long-courrier (avec des A340 puis des A350 en 2019), "sera détenue par Air France et ne pourra être vendue", fait savoir le groupe aérien, en réponse à une crainte exprimée par les syndicats.
Mutualiser les efforts sur l'ensemble des pilotes
Il rappelle par ailleurs que les pilotes volant sur celle-ci travailleront "avec les règles d'utilisation et de rémunération d'Air France", une concession accordée aux pilotes. La direction a ainsi renoncé à son projet initial (des pilotes détachés aux conditions de la nouvelle compagnie) qui permettait de réduire ses "coûts pilotes" d'environ 15% par rapport à ceux d'Air France. En contrepartie, elle entend mutualiser les efforts sur l'ensemble des pilotes du groupe.
La flotte de la compagnie sera limitée à 18 avions moyen-courrier et 10 avions long-courrier, "une mesure de protection demandée" par les syndicats pour limiter le "risque de transfert d'activité", a indiqué lors d'une conférence téléphonique Franck Terner, directeur général d'Air France.