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Air France: le bras de fer continue

Les pilotes d'Air France sont en grève depuis le 15 septembre dernier.

Les pilotes d'Air France sont en grève depuis le 15 septembre dernier. - Kenzo Tribouillard - AFP

Les pilotes de la compagnie ont entamé samedi leur 13ème journée de grève, après le refus du gouvernement et de la direction de nommer un médiateur.

Alors que l’abandon du projet Transavia Europe semblait ouvrir la voie à une sortie de crise, le conflit perdure à Air France. Les pilotes ont ainsi entamé, samedi 27 septembre, leur 13ème jour de grève après le refus du gouvernement et de la direction du groupe de nommer un médiateur. 

Malgré les pressions pour cesser le mouvement, dont le nouvel appel du Premier ministre Manuel Valls à arrêter une grève "insupportable", les pilotes ont en effet récusé les dernières propositions de la direction.

Depuis le 15 septembre dernier, ils protestent contre les conditions de développement de la fililale low cost d'Air France Transavia. Et s'ils ont effectivement obtenu l'abandon de Transavia Europe, ils réclament des garanties sur les conditions de travail à Transavia France.

Un avion sur deux en moyenne reste au sol depuis le début du mouvement. Samedi, la compagnie a prévu d'assurer plus d'un vol sur deux samedi, une légère amélioration par rapport à la veille (48%). Mais comme au premier jour, les grévistes resteront majoritaires samedi, à 57%, selon la compagnie aérienne.

La proposition d'Air France retoquée par les syndicats

Vendredi, le bout du tunnel semblait pourtant proche. La direction avait soumis aux syndicats de pilotes un plan "de sortie de crise" sur la base inchangée de son projet Transavia France, la filiale low cost hexagonale.

La direction proposait de maintenir la nécessité d'employer les pilotes "aux conditions d'exploitation et de rémunération de Transavia France, afin de garantir la compétitivité de cette dernière ainsi que son développement en complémentarité avec le réseau Air France".

Jugeant que cela "ne répondait pas aux préoccupations de la profession", le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL, majoritaire) a demandé au gouvernement la nomination "sans délai d'un médiateur indépendant" en faisant une condition pour lever le mouvement de grève.

Les pilotes craignent de voir leur statut Air France (avantages au comité d'entreprise, couverture santé, temps de récupération plus longs) fondre au profit de celui proposé chez Transavia, moins avantageux.

La situation d'Air France "extrêmement délicate"

Matignon et la direction d'Air France ont opposé une fin de non-recevoir. "Une solution de sortie du conflit est sur la table, aux pilotes de s'en saisir. Il n'y a pas lieu de relancer une nouvelle négociation avec un médiateur. Chacun est maintenant face à ses responsabilités", a-t-on fait valoir à Matignon. L'Etat détient 16% du capital.

"Après des dizaines d'heures de négociation", pas question de nommer un médiateur, a jugé de son côté la direction. Elle a également tenu à souligner que la situation de la compagnie "devient extrêmement délicate", perdant chaque jour "20 millions d'euros".

Le préavis de grève du SNPL court jusqu'à mardi 30 septembre inclus. Le Spaf, deuxième syndicat représentatif, s'est aligné vendredi sur cette date, accusant la direction d'être "responsable du pourrissement de la situation". 

Y.D. avec AFP