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Air France: le SNPL réclame un médiateur pour arrêter la grève

Les pilotes d'Air France lèveront la grève à condition qu'un médiateur soit nommé pour les négociations avec la direction.

Les pilotes d'Air France lèveront la grève à condition qu'un médiateur soit nommé pour les négociations avec la direction. - Air France

Le syndicat majoritaire chez les pilotes indique ce 26 septembre au soir qu'il suspendra le mouvement de grève chez Air France à condition qu'un médiateur indépendant soit nommé pour les négociations. Hors de question, pour Matignon.

Les négociations continuent, les pressions s'accentuent chez Air France, alors que s'achève la deuxième semaine de conflit social ce vendredi 26 septembre. Le SNPL, syndicat majoritaire chez les pilotes, indique ce vendredi soir conditionner l'arrêt de la grève à la nomination d'un médiateur indépendant. Une idée rejetée quelques minutes plus tard par Matignon.

"Après 12 jours de conflit, les propositions faites par la direction d’Air France ne répondent pas aux préoccupations de la profession. Dans l'intérêt de l'entreprise, le SNPL demande la désignation sans délai d'un médiateur indépendant afin de mettre un terme à cette situation", indique le communiqué du syndicat.

"Alexandre de Juniac a démontré son incapacité à mener un dialogue social respectueux. En signe d’apaisement, le SNPL sera prêt à lever le conflit dès la nomination de ce médiateur".

Une proposition rejetée par Matignon

Quelques minutes après cette annonce, Matignon a rejeté l'idée de nommer un médiateur, jugeant qu'une solution de sortie du conflit est déjà "sur la table".

"Les médiations sont utiles lorsque le dialogue social n'a pas lieu, dans le cas d'Air France il a eu lieu. Depuis 12 jours la négociation a été intense, des avancées ont été faites par la direction. La négociation est maintenant arrivée à son terme. Une solution de sortie du conflit est sur la table, aux pilotes de s'en saisir. Il n'y a pas lieu de relancer une nouvelle négociation avec un médiateur. Chacun est maintenant face à ses responsabilités", a fait savoir le cabinet du Premier ministre Manuel Valls.

Une grève "insupportable"

Plus tôt dans la soirée, la pression s'était déjà accentuée sur les pilotes d'Air France, pressés par le Premier ministre Manuel Valls à mettre fin à une grève "insupportable", et par la direction qui leur a proposé un plan de "sortie de crise immédiate".

En marge d'un déplacement à Arras, le chef du gouvernement a haussé le ton et stigmatisé "l'attitude égoïste" des pilotes de ligne, en grève depuis le 15 septembre contre les conditions de développement de la filiale low cost de la compagnie aérienne, Transavia.

Il a enjoint aux grévistes de renoncer à leur revendication principale -un "contrat unique" pour les pilotes d'Air France et de Transavia-, jugeant cette demande incompatible avec le modèle du low cost.

Plus d'un vol sur deux assuré samedi

Dans le même temps, la compagnie aérienne a annoncé avoir proposé aux syndicats de pilotes un plan "de sortie de crise" sur la base inchangée de son projet Transavia France, la filiale hexagonale.

Samedi, la compagnie a prévu d'assurer plus d'un vol sur deux samedi, une légère amélioration par rapport à la veille (48%). Vendredi, les taux d'annulation restent très élevés à Marseille (85%), Toulouse (84%) et Nice (69%), contrairement à Rennes (25%). Même en cas de sortie de crise rapide, le retour à la normale dans les aéroports ne s'effectuerait pas avant deux ou trois jours.

N.G. avec AFP