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Air France: les grévistes obtiennent-ils souvent gain de cause?

La grève des pilotes de septembre 2014, qui avait duré 14 jours, n'avait pas abouti à d'importantes concessions de la part de la direction

La grève des pilotes de septembre 2014, qui avait duré 14 jours, n'avait pas abouti à d'importantes concessions de la part de la direction - Éric Feferberg - AFP

La première compagnie aérienne française a été confrontée à de multiples conflits sociaux ces dernières années. Pourtant ces grèves débouchent rarement sur des concessions de la part de la direction.

La grève des hôtesses et stewards d'Air France a pris fin ce mardi 2 août. Un débrayage de plus pour la compagnie qui lui a coûté 90 millions d'euros, soit le prix (négocié) d'un avion long-courrier. Les grévistes n'ont pas encore formellement décidé de la suite qu'ils comptent donner au bras de fer auquel ils se livrent avec la direction. Mais pour le moment, ils n'ont obtenu aucune concession. Et d'ailleurs, chez Air France, les grévistes obtiennent rarement gain de cause. Au moins à chaud.

Les derniers à avoir forcé la main à la direction sont les manutentionnaires et agents d'entretien des avions de l'aéroport de Nice. En août 1996, ils ont décroché une revalorisation de leur point d'indice de 3%. Ce qui représentait à l'époque autour de 100 euros par agent.

Une grève de 14 jours pour rien?

La direction avait vite cédé que le mouvement se déroulait alors au cœur de l'été sur un aéroport très fréquenté. En revanche la grève la plus longue des pilotes en septembre 2014 n'a pratiquement rien changé. 14 jours pour pas grand-chose si ce n'est le développement de Transavia en Europe. La direction est restée ferme et a refusé d'envisager un contrat unique pour les pilotes des différentes compagnies du groupe.

La grève des hôtesses et stewards qui s'est achevée ce mardi risque donc de prendre la même tournure. Le personnel navigant commercial souhaitaient la reconduction des accords d'entreprise actuels dans les même conditions. La direction n'a pas cédé. Si les négociations ont été interrompu pendant la grève, elles devraient reprendre rapidement. Les accords actuels courant jusqu'au 31 octobre. 

Et s'il y a bien une chose que les syndicats n'obtiendront jamais, c'est le paiement des jours que les salariés grévistes ont sacrifié à la défense de leur cause. Sur ce point, la direction d'Air France est d'une intransigeance absolue.

Mathieu Sévin