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Air France maintient ses bases en province

Air France et ses personnels navigants ont signé un accord.

Air France et ses personnels navigants ont signé un accord. - Dominique Faget - AFP

La compagnie aérienne voulait quitter ses bases de Marseille, Nice et Toulouse. Finalement, le personnel va y être maintenu.

Le personnel d'Air France peut pousser un ouf de soulagement. La compagnie aérienne et ses personnels navigants ont signé des accords permettant le maintien des personnels basés à Marseille, Nice et Toulouse, selon une note interne de la compagnie que l'AFP s'est procurée mercredi. Les trois syndicats des personnels navigants commerciaux (PNC, hôtesses et stewards) ont signé un accord vendredi, tandis que le SNPL, majoritaire chez les pilotes, a paraphé lundi deux avenants à un accord antérieur, précise le groupe dans cette note.

Ces signatures interviennent deux mois après l'annonce par la direction d'Air France de la fermeture des trois bases de province à partir d'octobre, faute d'accord avec les syndicats de pilotes. Les textes finalement approuvés "permettent d'atteindre les objectifs de l'entreprise, grâce à une flexibilité d'utilisation des appareils de HOP! ou d'Air France sur les lignes du réseau court-courrier", affirme le groupe dans sa note interne, sans donner plus de détails sur le contenu des accords. La secrétaire générale du SNPL, Véronique Damon, a confirmé à l'AFP que les deux avenants signés par son syndicat autoriseront Air France à exploiter ses Airbus A321 et les appareils régionaux (ATR, Bombardier,Embraer) de sa filiale Hop! au départ des trois bases de province, ce qui n'était pas possible jusqu'à présent.

Une "énorme simplification" des règles de rémunération et d'utilisation des pilotes a également été validée, de sorte que "tous les équipages fonctionnent avec les mêmes règles" qu'ils soient basés à Paris ou en province, a-t-elle ajouté. "Ca nous paraît aller dans le bon sens", a-t-elle déclaré, soulignant avoir reçu "une bonne assurance" pour la pérennité des bases, qui seront maintenues tant qu'au moins trois avions y seront stationnés.

Leur "équilibre économique (n'a) jamais été trouvé"

L'accord avec les PNC doit en revanche expirer au 31 octobre 2016, a indiqué à l'AFP Flore Arrighi, présidente de l'Unac (premier syndicat de navigants), qui "déplore qu'on n'ait pas pu prolonger l'accord d'un an de plus". Mme Arrighi se satisfait toutefois d'un texte qui évitera aux PNC de "remonter sur Paris de manière contrainte" et de subir "des bouleversements familiaux" alors qu'ils ont "depuis quatre ans un confort de vie auquel il leur aurait été très difficile de renoncer".

Ouvertes fin 2011-début 2012 pour faire face à la concurrence des compagnies low-cost, les bases de province devaient entraîner une réduction des coûts d'exploitation de 15%, mais leur "équilibre économique (n'a) jamais été trouvé", selon un autre document interne que l'AFP s'était procuré en mai. "C'est une excellente nouvelle pour les 180 personnels navigants commerciaux et les 79 pilotes Air France basés à Toulouse, qui sont dans l'incertitude depuis le mois de mai dernier, quant à la réaffectation de leur poste sur Paris" s'est immédiatement réjoui le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc (LR) dans un communiqué. "C'est aussi une excellente nouvelle pour l'emploi local, dans un contexte économique très tendu", a-t-il ajouté.

D. L. avec AFP