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Transports

Airbus supprime 1.164 postes

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- - Kenzo Tribouillard - AFP

La direction de l'avionneur a détaillé son programme de suppressions ou de transferts de postes. Un plan de restructuration sur la base du volontariat mais le groupe n'exclut pas des licenciements si ses objectifs ne sont pas atteints.

Airbus a dévoilé à ses employés les suppressions de postes qu'entraînera l'an prochain sa restructuration. L'avionneur prévoit 1.164 suppressions de postes en Europe. "La direction a confirmé la suppression de 1.164 postes dans tous les sites et la création de 230 emplois, ce qui fait un solde net de moins de 1.000 suppressions de postes au total" a indiqué à la presse Yvonnick Dréno, coordonnateur FO pour Airbus Group (syndicat majoritaire). Ce dernier assure qu'Airbus a également annoncé "la fermeture mi-2018 du site de Suresnes, soit 308 suppressions de postes et 150 mobilités de Suresnes vers Toulouse",

Ce plan de restructuration se fera sur la base du volontariat mais le groupe n'exclut pas des licenciements si ses objectifs ne sont pas atteints en 2018, a précisé le directeur des ressources humaines, Thierry Baril, à l'AFP.

Les annonces de la direction ont eu lieu lors d'un comité européen de groupe mardi matin à Blagnac, dans la banlieue de Toulouse. Les syndicats dénoncent une "logique financière" qui pousse un groupe à la tête d'un carnet de commandes record de près de 1.000 milliards d'euros, soit 8 à 10 ans de production, à supprimer plus de 1.000 postes.

La direction rétorque qu'elle se doit de poursuivre la réduction de ses coûts, dans un contexte de concurrence exacerbée avec son rival américain Boeing et la venue sur le marché d'avionneurs chinois aux dents longues. Pour le responsable FO, "la direction a semblé être très attentive au traitement social, il va y avoir un ensemble de mesures comme des retraites anticipées, des reclassements, de la mobilité".

"Une prise en compte sociale"

"On espère encore une fois cette fois-ci réussir à une prise en compte sociale", a-t-il ajouté en référence au fait que jusqu'ici aucun plan de suppressions de postes mis en oeuvre chez Airbus ne s'est traduit par des licenciements secs. "On suspecte la direction de vouloir faire des économies", a-t-il toutefois souligné.

"La finance a pris une part de plus en plus importante chez Airbus. L'entreprise dit qu'elle veut diminuer la bureaucratie mais ses salariés dont les postes sont supprimés ne font pas partie de cette bureaucratie, a-t-il insisté. "Plus le nombre de postes impactés restera conséquent, plus la facture sociale sera lourde, plus la Direction devra mettre la main au portefeuille", a de son côté indiqué le syndicat CFE-CGC dans un communiqué.

La réorganisation du groupe, baptisée Gemini, consiste en une fusion-intégration, à Toulouse, de la branche d'aviation commerciale (Airbus SAS, 70% de l'activité) et d'Airbus Group SAS dans une nouvelle entité baptisée tout simplement "Airbus". Elle touche presque exclusivement les fonctions administratives et non opérationnelle et elle est destinée à éviter les "duplications" et à gagner en "agilité", insiste la société.

D. L. avec AFP