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Alimentation: Leclerc satisfait des annonces de Macron

Michel-Édouard Leclerc s'est dit soulagée

Michel-Édouard Leclerc s'est dit soulagée - Éric Piermont - AFP

Michel-Édouard Leclerc, le patron des enseignes Leclerc, a salué les mesures présentées par le président de la République pour soutenir les agriculteurs ce mercredi. La présidente de la FNSEA s'est, elle, montrée plus sceptique.

Emmanuel Macron a levé le voile sur ses mesures pour soutenir les agriculteurs, proposant notamment d'inverser le processus de construction des prix pour partir du producteur.

Les annonces du président ont suscité l'enthousiasme de Michel-Édouard Leclerc. "Premier sentiment : un grand soulagement", a-t-il réagi sur son blog.

Le patron des supermarchés Leclerc, qui avait agacé les agriculteurs tout comme ses concurrents en mettant en garde contre une hausse générale des prix à l'issue des États généraux, s'est félicité de voir Emmanuel Macron exiger une transformation générale du secteur agricole.

Un piège "évité"

Le chef de l'État a demandé que chaque filière de production (lait, viande, céréales, etc..) lui présente "d'ici la fin de l'année" sa "stratégie". C'est en fonction de chaque stratégie que sera évalué le seuil de revente à perte de la grande distribution.

"Emmanuel Macron n'est pas tombé dans le piège que lui tendaient les représentants des multinationales en réclamant une réforme du seuil de revente à perte sur l'ensemble des produits de grande consommation", a estimé Michel-Édouard Leclerc.

"En annonçant qu'il était favorable au relèvement du seuil de revente à perte sur les seuls produits alimentaires et selon les filières, Macron a dû décevoir pas mal d'actionnaires de nos concurrents ou des multinationales", a-t-il ajouté.

La FCD également satisfaite

Au-delà de Michel-Édouard Leclerc, la fédération du commerce et de la distribution (FCD), s'est également félicité des annonces du président de la République.

"Emmanuel Macron a tracé un cap ambitieux de transformation. Nous sommes prêts à le relever pour créer plus de valeur et assurer la réussite de l'agriculture et de la filière agroalimentaire", a indiqué la FCD, qui regroupe les grandes enseignes de distribution hormis Leclerc et Intermarché.

La FCD a salué "la réforme de la contractualisation, le relèvement du SRP (seuil de revente à perte) et l'encadrement des promotions", souhaitant que "l'ordonnance prévue intervienne le plus vite possible début 2018".

Les doutes de la présidente de la FNSEA

A contrario, Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, le premier syndicat agricole, a dit attendre des clarifications. "Il a compris qu'il y avait de vrais enjeux, il s'engage, il veut que nous nous engagions, mais la nature et le cadencement de ses engagements sont encore à clarifier", a-t-elle réagi.

Elle s'est félicitée de la reprise par le chef de l'État d'un "certain nombre" de propositions formulées par les ateliers des états généraux.

Christiane Lambert a ainsi cité "la construction d'un contrat en marche avant", démarche partant de la réalité "des coûts de production" français plutôt que des exigences des grands distributeurs, ainsi que "l'encadrement des promotions, la renégociation des prix, lorsqu'il y a fluctuation des matières premières".

"La revalorisation du seuil de revente à perte était un sujet crispant, il l'a cadencé", a également salué Mme Lambert: "il y a des avancées que nous attendions, il a parlé d'ordonnances pour aller vite, ceci nous satisfait".

Elle est en revanche plus sévère sur la forme, jugeant Emmanuel Macron, "approximatif, voire caricatural" et même "donneur de leçons", notamment "sur les marchés qui ne marchent pas, des gens qui devraient arrêter parce que leur modèle ne marche pas".

"La montée en gamme c'est ce que nous prônons", a affirmé Mme Lambert, tout en mettant en garde: "tous les Français ne mangeront pas bio demain".

J.M. avec AFP