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Allia: le combat des salariés français contre la fermeture de leurs usines

La fermeture de l'usine Allia de Digoin (Saône-et-Loire) menace 177 emplois.

La fermeture de l'usine Allia de Digoin (Saône-et-Loire) menace 177 emplois. - Allia-Geberit

Une délégation de salariés et d'élus défile, ce vendredi 21 octobre, au siège suisse de Geberit pour protester contre la fermeture de deux usines de la société française Allia, rachetée en 2015. Plus de 260 personnes sont menacées de licenciement par ce spécialiste de l'équipement sanitaire.

Les sanitaires Allia "made in France" sont très sérieusement menacés. Des salariés de ce fabricant de céramiques sanitaires manifestent ce vendredi 21 octobre, devant le siège de leur maison-mère suisse Geberit, pour protester contre son projet de fermeture des deux usines françaises de l'entreprise. Entre 400 et 500 personnes sont attendues à Jona, non loin de Zurich. Après une marche dans les rues de la ville, le cortège se rendra au siège de Geberit afin de remettre la pétition signée par plus de 4.000 personnes. Les maires des deux communes concernées par ces fermetures, Digoin (Saône-et-Loire) et La Villeneuve-au-Chêne (Aube), sont présents.

"Aux côtés des salariés, nous souhaitons que ce choix stratégique puisse être examiné à nouveau pour que soit défendue la production industrielle française. La responsabilité économique et sociale d’Allia et Geberit est clairement engagée" a déclaré Fabien Genet, maire de Digoin dont la fermeture de l'usine, vieille de 99 ans, va concerner 157 salariés.

Geberit avait racheté Allia en 2015, via le groupe Sanitec

Entreprise spécialisée dans la production de sanitaires en céramique, Allia a été rachetée, via le groupe Sanitec auquel elle appartenait, par Geberit en 2015. Ce rachat avait fait espérer aux salariés un nouveau départ pour ces sites industriels. Mais, dès mai 2016, le nouveau propriétaire suisse a annoncé la fermeture de ses deux sites industriels français, condamnant 257 emplois.

Depuis lors, les salariés d’Allia multiplient les actions pour défendre leurs emplois. Ils ont multiplié les marches de soutien ou la tenue de stands lors de manifestations et fêtes locales.

"L’activité céramique ne perd pas d’argent. Ils ont fait un bon coup en rachetant Sanitec, il y a deux ans. Ils annoncent une belle hausse du marché en 2017 et, en même temps, ils émettent le souhait de nous fermer. C’est contradictoire", a fustigé Pierre-Gaël Laveder, membre du comité central d'entreprise.

Des recours en justice intentés contre les dirigeants

Une procédure de plan social est actuellement en cours de négociation. Deux recours en justice pour entrave à l'information des salariés à l'encontre des dirigeants français et suisses du groupe ont été intentés en octobre devant le TGI de Melun, le siège d'Allia étant situé en Seine-et-Marne, a précisé le représentant syndical.

Leader européen dans le domaine des produits sanitaires, Geberit emploie plus de 12.000 personnes dans 40 pays et compte 35 usines de production dont 29 en Europe. Le groupe revendique un chiffre d'affaires net de 2,6 milliards de francs suisses (environ 2,4 milliards d'euros).

Frédéric Bergé
https://twitter.com/BergeFrederic Frédéric Bergé Journaliste BFM Éco