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Transports

Alstom a-t-il versé des pots-de-vin au Brésil?

Le groupe français Alstom est accusé d'avoir versé des pots-de-vin pour remporter des contrats à Sao Paulo, dont ceux du métro de la ville.

Le groupe français Alstom est accusé d'avoir versé des pots-de-vin pour remporter des contrats à Sao Paulo, dont ceux du métro de la ville. - -

Des consultants et dirigeants du groupe industriel français sont accusés d’avoir versé des pots-de-vin pour remporter des contrats à Sao Paulo. D’anciens responsables politiques brésiliens ont déjà été inculpés.

Alstom est accusé d’avoir versé des pots-de-vin pour décrocher des contrats dans l’Etat de Sao Paulo, selon le quotidien brésilien O Estadao de Sao Paulo de jeudi 8 août, qui cite des documents de la police régionale.

Dix personnes ont été inculpées dans cette affaire de corruption, qui s’étale entre 1994 et 2003, dont deux anciens ministres de l’Etat de Sao Paulo et deux administrateurs de l’entreprise énergétique publiques EPTE.

Des consultants et dirigeants d’Alstom au Brésil sont aussi accusés, aux motifs "de corruption active, blanchiment d'argent, évasion fiscale et extorsion de fonds".

7,5 millions d'euros versés à deux fonctionnaires?

Selon le quotidien, les autorités suisses ont saisi 7,5 millions d'euros provenant de ces pots-de-vin supposés sur un compte à la banque Safdie, aux noms de deux fonctionnaires proches du gouvernement de Sao Paulo.

Cette somme aurait été versée par l’intermédiaire de sociétés offshore basées en Uruguay et au Brésil, avant de rejoindre la Suisse. En 2008, la justice helvétique avait évalué à 344 millions d’euros le montant total des pots-de-vin payés par Alstom pour se voir attribuer des marchés à l’étranger.

D’après l’enquête de l'époque, Alstom aurait versé 6,8 millions de dollars pour obtenir un contrat de 45 millions pour l'extension du métro de Sao Paulo.

Manipulation d'appels d'offres pour le métro

Début juillet 2013, l’autorité brésilienne de la concurrence avait annoncé l’ouverture d’une enquête sur un cartel présumé, impliquant Siemens, Alstom, Bombardier, et d’autres grands groupes industriels. Ils sont soupçonnés de manipulation d’appels d’offres pour le métro de Sao Paulo.

Le groupe industriel français s’est refusé à tout commentaire pour le moment. Alstom a simplement indiqué dans un communiqué à l’AFP qu’elle "suivait un strict code éthique".

A.D. avec AFP