BFM Business
Energie

Alstom: la réponse de GE à l'offre de Siemens et Mitsubishi

General Electric propose notamment plusieurs coentreprises dans l'énergie.

General Electric propose notamment plusieurs coentreprises dans l'énergie. - -

L'offre améliorée de General Electric sur les activités énergie d'Alstom comprend notamment la cession de son activité signalisation, et la création de trois coentreprises. Le groupe américain propose également de garder les centres de décision sur le territoire français, ainsi qu'un droit de veto de l'Etat concernant le nucléaire.

La guerre pour s'allier à Alstom fait rage. Ce jeudi 19 juin , General Electric, a en effet formulé officiellement une offre améliorée sur les activités énergie du groupe français. L'entrée en jeu de Mitsubishi Heavy Industries, qui s'est désormais allié à Siemens, a en effet poussé le groupe américain à revoir sa copie pour s'attirer les faveurs de l'Elysée et être sûr de l'emporter.

Selon un communiqué du groupe américain, GE va ainsi mettre dans la balance son activité de signalisation ferroviaire, sur laquelle Patrick Kron, le PDG d'Asltom, avait des vues. Le 7 mai dernier, il expliquait ainsi que cette activité "mérite d'être examinée".

Par ailleurs, General Electric répond à l'une des exigences d'Arnaud Montebourg en privilégiant davantage un système d'alliance, via des sociétés communes. Le groupe américain propose ainsi une coentreprise dans les renouvelables, une autre dans les turbines hydrauliques et une troisième dans les réseaux intelligents ("smart grid").

En outre, GE propose d'installer en France les sièges des activités rachetées, ce qui pourrait faire son effet du côté du gouvernement.

Réunion ce soir à l'Elysée

Reste la question du nucléaire qui constituerait encore une pierre d'achoppement entre les parties. Paris répugnait à laisser passer sous pavillon américain cette activité stratégique, qui touche à la souveraineté du pays, en plein remaniement de son paysage énergétique. En guise de réponse, General Electric propose de laisser à l'Etat un droit de veto dans la co-entreprise avec Alstom.

Cession d'activité ferroviaire, multiples coentreprises dans l'énergie… la nouvelle version de la proposition de General Electric ressemble, au final, à bien des égards à celle de Mitsubishi Heavy Industries (MHI) et de Siemens.

Pour le moment le gouvernement a bien rappelé ne pas avoir de préférence entre les deux prétendants. Mais cette situation pourrait bien évoluer: François Hollande a en effet décidé de réunir Manuel Valls , ainsi qu'Arnaud Montebourg et Ségolène Royal à l'Elysée, à 20 heures. "Il s'agit de faire le point sur le dossier et les différentes offres en présence", a indiqué une source citée par l'AFP.

De son côté Patrick Kron a lui rappelé ce même jeudi, qu'"au bout du compte, malgré certaines impressions (qui laisseraient entendre) le contraire, ce sera aux actionnaires de décider".

J. M. et Y.D. avec AFP