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Alstom-GE: Bruxelles fait attendre les fiancés

Le rapprochement entre GE et Alstom, censé être finalisé au deuxième semestre 2015, devrait prendre du retard à cause de l'arrêt temporaire de l'enquête de l'Union européenne.

Le rapprochement entre GE et Alstom, censé être finalisé au deuxième semestre 2015, devrait prendre du retard à cause de l'arrêt temporaire de l'enquête de l'Union européenne. - Chris Hondros - Getty Images North America - AFP

General Electric a indiqué lundi que la Commission européenne avait suspendu son enquête sur le rachat par l'américain du français Alstom. Un contretemps qui pourrait retarder la finalisation du mariage entre les deux groupes.

Le mariage entre les fleurons français et américains pourrait prendre du retard. General Electric a indiqué lundi que la Commission européenne avait suspendu momentanément son enquête sur son rachat pour 12 milliards d'euros du pôle énergie du fleuron français Alstom et s'est dit prêt à des concessions pour obtenir le feu vert de l'UE.

"La Commission européenne nous a notifiés qu'elle avait temporairement arrêté la montre dans sa procédure d'enquête" concernant Alstom, indique le groupe de Fairfield dans un courriel transmis à l'AFP. Pour l'instant GE se veut optimiste et estime que "c'est une étape procédurale et nous nous attendons à ce que la montre reparte cette semaine".

Ce fâcheux contre-temps pourrait toutefois bouleverser le calendrier arrêté, qui prévoit une finalisation de l'opération au second semestre, avec un feu vert de l'Union européenne d'ici le 6 août. En effet, même si la Commission reprenait l'examen du dossier GE-Alstom "cette semaine" comme l'affirme GE, sa décision serait repoussée de quelques semaines, reconnaît-on auprès du groupe.

Le groupe américain, qui a fait d'Alstom une pièce essentielle pour son retour à ses racines industrielles, se dit prêt à des concessions pour éviter un veto de l'UE. "Nous sommes prêts à explorer des remèdes pour finaliser cette opération" mais "ils doivent préserver les fondamentaux économiques de l'accord", affirme le conglomérat.

Des cessions d'actifs pas encore décidées

Seth Martin a souligné que le groupe n'avait pas encore décidé s'il allait ou pas procéder à des cessions d'actifs pour contenter les régulateurs européens. "Nous ne sommes pas encore entrés dans le détail des concessions parce qu'on n'a pas encore reçu la déclaration d'objections de l'UE", a-t-il expliqué.

La Commission européenne a ouvert le 23 février une enquête approfondie sur la vente du pôle énergie d'Alstom à GE. Elle estime que cette opération à 12 milliards d'euros pourrait poser des problèmes de concurrence sur le marché des turbines à gaz de haute puissance. Celui-ci ne compte que quatre concurrents au niveau mondial: GE, Alstom, Siemens et Mitsubishi Hitachi Power Systems (MHPS).

Gardienne de la concurrence en Europe, la Commission craint que cette opération conduise à une hausse des prix, un choix réduit pour les consommateurs et à une moindre innovation dans le secteur.

La semaine dernière, le PDG de GE Jeffrey Immelt a rencontré à Bruxelles la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager. "Nous avons un dialogue constructif et nous nous focalisons sur une issue heureuse qui préserve les fondamentaux économiques de l'accord", souligne-t-on chez GE, qui veut éviter une répétition du scénario de 2001 qui avait vu sa décision d'acquérir pour 42 milliards de dollars son compatriote Honeywell être bloquée par les régulateurs européens.

N.G. avec AFP