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Alstom: Montebourg défend son décret et s'en prend à Bruxelles

Arnaud Montebourg a vivement critiqué la politique menée par Bruxelles, qu'il assimile à du "laisser-faire".

Arnaud Montebourg a vivement critiqué la politique menée par Bruxelles, qu'il assimile à du "laisser-faire". - -

Le ministre de l'Economie a justifié, ce jeudi 15 mai, l'élargissement du décret sur les entreprises "stratégiques" à cinq nouveaux secteurs, dont l'énergie. Un choix qui, selon lui, est notamment dû à l'inaction de Bruxelles.

Surtout, ne pas y voir une attaque opportune contre la Commission Barroso à 10 jours des élections européennes. Ce jeudi 15 mai, en élargissant le décret sur les "entreprises stratégiques" à cinq secteurs (énergie, santé, télécoms, eau, transports), le gouvernement et Arnaud Montebourg ont donné une nouvelle tournure au dossier Alstom.

Le ministre de l'Economie a justifié son choix de "patriotisme économique" dans un entretien au Monde, évoquant "un réarmement fondamental de la puissance publique".

"Avec ce décret, nous rééquilibrons le rapport de force entre les intérêts des entreprises multinationales et les intérêts des Etats, qui ne sont pas toujours alignés. Les conditions d'une négociation juste et équilibrée sont maintenant réunies", s'est-il réjoui.

"Il souffle sur cette affaire un vent d'union nationale"

Si Bruxelles a déjà mis en garde le gouvernement contre ce qui pourrait s'apparenter à du protectionnisme, Arnaud Montebourg ne s'en laisse pas compter. Selon lui, l'initiative du gouvernement français "démontre justement qu'il existe des alternatives au laisser-faire qui domine en Europe".

Le ministre s'est ensuite livré à une attaque en règle: "plus de sept millions de chômeurs de plus qu'en 2008, la déflation qui menace, une incapacité chronique à faire revenir la croissance en raison de la multiplication des plans d'austérité les plus durs de l'histoire: c'est l'échec de ces choix-là", déclare-t-il ainsi. "Il est normal que nous les combattions, dans la campagne, par des propositions. Ce décret signe un changement fort et profond d'orientation politique".

Quant aux réactions éventuelles de la classe politique française, Arnaud Montebourg se veut résolument optimiste, indiquant qu'il "souffle sur cette affaire un vent d'union nationale".

Y. D.