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Alstom rattrapé par une affaire de corruption au Brésil

La justice brésilienne soupçonne Alstom d'avoir verser des dessous de table pour obtenir un contrat sans passer par un appel d'offre

La justice brésilienne soupçonne Alstom d'avoir verser des dessous de table pour obtenir un contrat sans passer par un appel d'offre - Georges Gobet - AFP

La justice brésilienne a décidé, ce mardi 3 février, de geler 90,7 millions d'euros d'avoirs du groupe français, le soupçonnant de corruption dans des contrats d'énergie.

Un revers se profile pour Alstom. La justice brésilienne a gelé l'équivalent de 90,7 millions d'euros (282 millions de réais) appartenant au groupe d'énergie et de transport français, soupçonné de corruption dans des contrats d'énergie au Brésil.

L'ordre judiciaire a été décrété lundi soir pour un cas de corruption "d'extrême gravité", en 1998, a indiqué mardi le procureur du patrimoine public de Sao Paulo, José Carlos Blat. L'enquête cherche à prouver l'existence de dessous-de-table versés à des fonctionnaires de l'administration de Sao Paulo par la filiale brésilienne d'Alstom pour obtenir la signature d'un contrat sans avoir à passer par un appel d'offres, selon le quotidien Folha de Sao Paulo.

L'un des fonctionnaires impliqués est Robson Marinho, ex-conseiller du Tribunal des comptes de Sao Paulo et l'un des fondateurs du parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB, opposition), le grand rival du Parti des travailleurs (PT, gauche) au pouvoir. "L'action d'improbité continue parce qu'il s'agit d'un cas de corruption d'extrême gravité ou en plus du contrat, il a été accepté une gratification de corruption passive et active entre Robson Marinho et d'autres agents publics et Alstom du Brésil", a affirmé Carlos Blat mardi dans une interview à la chaîne de TV Globo news.

Des précédents

Robson Marinho a été écarté de ses fonctions l'an dernier, a rappelé le procureur qui a ajouté que le contrat en question concernait la construction d'usines électriques à Sao Paulo pour la transmission d'énergie à la fin des années 90.

Le service de presse d'Alstom à Sao Paulo a indiqué dans un courrier électronique à l'AFP que "l"entreprise n'avait pas encore été notifiée et réitère que ses activités respectent la législation brésilienne". "Dans la mesure où les informations de la coopération judiciaire internationale arrivent au Brésil, d'autres personnes pourront être poursuivies", a ajouté Carlos Blat.

Alstom a déjà admis que certains de ses cadres avaient versé des pots de vin à des fonctionnaires en Indonésie, en Egypte et en Arabie Saoudite, aux Bahamas et à Taiwan pour remporter des contrats. Alstom fait aussi l'objet d'une enquête au Brésil pour sa participation présumée à un cartel d'entreprises soupçonnées de corruption dans des appels d'offres concernant la construction et l'entretien du métro de Sao Paulo.

J.M. avec AFP