Les résultats d'Amazon toujours sur courant alternatif
Après avoir déçu la Bourse en 2014, Amazon a conclu l'année en beauté en renouant avec les profits sur le 4e trimestre, avec 214 millions de dollars.
C'est un soulagement pour les investisseurs qui commençaient à s'impatienter après deux trimestres successifs de pertes en 2014. Ces bons résultats s'appuient en partie sur le succès de son service payant --99 dollars par an-- "Prime", qui donne accès à un catalogue croissant de contenus numériques en ligne et à des livraisons gratuites. L'an dernier, les abonnements "Prime" ont bondi de 53% à l'international et de 50% aux Etats-Unis.
Les ventes réalisées par Amazon en Amérique du Nord ont en outre bondi de 22% sur un an en 2014, contre une progression de 3% partout ailleurs.
Ce regain d'optimisme quant à la rentabilité d'Amazon doit toutefois être tempéré par le fait que le quatrième trimestre englobe les fêtes de fin d'année. Son chiffre d'affaires a ainsi bondi de 15% par rapport à la même période de l'an passé, ateignant 29,33 milliards de dollars.
Des pertes annuelles 2014 de 274 millions de dollars
Sur l'année, la progression du chiffre d'affaires a été de 20%, à 88,99 milliards de dollars. Mais la firme américaine a dégagé une perte annuelle de 241 millions de dollars, alors qu'en 2013, Amazon avait gagné 274 millions de dollars.
La rentabilité fragile d'Amazon s'explique avant tout par sa stratégie de diversification tous azimuts et son corollaire, la boulimie d'investissements du PDG Jeff Bezos
Le groupe fabrique ses propres appareils électroniques --les liseuses et tablettes Kindle, puis récemment un décodeur de télévision Fire TV et un smartphone, le Fire Phone, dont le succès reste à démontrer. Il s'est même lancé récemment dans la production de films après avoir investi dans celle de séries de télévision.
Sa gamme de couche-culottes abandonnée au bout de deux mois
Amazon vient de lancer un service de messagerie et de calendrier électroniques pour entreprises, baptisé WorkMail, permettant aux utilisateurs d'envoyer des courriels et de partager des calendriers.
Toutefois, reconnaissant son échec, le groupe vient juste d'abandonner sa gamme de couche-culottes et lingettes pour bébés, lancée il y a moins de deux mois.
En 2014, ses dépenses ont progressé de 4,6% à 28,7 milliards de dollars et cette tendance devrait se poursuivre en 2015. "Nous allons dépenser un peu plus qu'en 2014 pour stimuler la croissance de nos activités et ajouter des capacités supplémentaires", a promis le directeur financier, Tom Szkutak.