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Amazon va bien déclarer ses revenus en France

Amazon fait l'objet d'une enquête de Bruxelles sur ses pratiques fiscales.

Amazon fait l'objet d'une enquête de Bruxelles sur ses pratiques fiscales. - Lionel Bonaventure - AFP

Le géant du e-commerce a confirmé mardi qu'il avait commencé à déclarer des revenus liés à ses ventes au Royaume-Uni, en Allemagne, en Espagne et en Italie. Et assuré que ce serait bientôt le cas en France.

Sous pression après l'ouverture d'une enquête de l'Union européenne au sujet de ses pratiques fiscales, Amazon veut faire montre de bonne volonté. Ce mardi, le groupe américain de distribution a confirmé qu'il avait commencé à déclarer ses revenus au Royaume-Uni, en Allemagne, en Espagne et en Italie, et qu'il allait prochainement le faire en France, selon une déclaration transmise à l'AFP. Ce qui signifie qu'il devra y payer ses impôts.

"Depuis le 1er mai", le groupe comptabilise ses ventes à partir de branches nationales dans quatre pays européens, et non plus à partir du Luxembourg, une pratique d'optimisation fiscale légale mais contestée qui permettait in fine de réduire la facture fiscale. Le groupe ajoute travailler à l'ouverture d'une filiale dans l'Hexagone.

"Nous examinons régulièrement nos structures afin de nous assurer que nous pouvons servir nos clients aussi bien que possible et proposer des produits et services supplémentaires", assure le groupe, qui ajoute que l'établissement de ces filiales locales en Europe a commencé "il y a plus de deux ans."

Apple, Starbucks et Fiat également dans le viseur de Bruxelles

Amazon fait partie des grandes entreprises dans le collimateur de Bruxelles sur des montages fiscaux au Luxembourg et ailleurs. L'Union européenne enquête ainsi sur les montages fiscaux de certains grands groupes comme Apple en Irlande, Starbucks aux Pays-Bas, Amazon et Fiat au Luxembourg.

La Commission européenne s'était dans un premier temps engagée à conclure ces procédures, pouvant à terme conduire à des sanctions contre les États mis en cause, à la fin du deuxième trimestre 2015. "Ce délai ne sera pas tenu", a prévenu début mai la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, se refusant à fixer un nouveau calendrier. Elle a invoqué la complexité des vérifications à mener, et la nécessité pour la Commission de ne pas prêter flanc à des contestations.

Les pratiques d'optimisation fiscale, en place depuis des années, sont devenues de plus en plus impopulaires à mesure que les Etats européens se sont retrouvés confrontés à des situations budgétaires délicates, provoquées notamment par la crise de la dette souveraine.

Y.D. avec AFP