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Anomalie de l'EPR de Flamanville: Areva lance une expertise externe

Areva a demandé à des experts indépendants de se pencher sur l'anomalie détectée sur la cuve de l'EPR de Flamanville.

Areva a demandé à des experts indépendants de se pencher sur l'anomalie détectée sur la cuve de l'EPR de Flamanville. - Charles Platiau - Reuters

Le concepteur de la cuve de l'EPR, sur laquelle une anomalie a été détectée, annonce ce mardi faire appel à des experts indépendants pour en vérifier la fiabilité.

Le spécialiste du nucléaire Areva a annoncé ce mardi avoir commandé une "revue externe" des processus de fabrication de son site du Creusot, où a été produite la cuve du réacteur EPR de Flamanville (Manche).

"Areva, avec l'accord de l'Autorité de sûreté nucléaire et en concertation avec EDF, a décidé de renforcer par une revue externe son travail de revue interne des sujets de forgeage et de contrôle. Le groupe en confiera la réalisation à un expert indépendant, la société franco-anglaise Lloyd's Register Apave Limited", a indiqué l'entreprise publique dans un communiqué. Cette revue "débutera le 4 mai 2015 pour une durée minimale de deux mois" et "permettra à Areva d'identifier les causes d'éventuels défauts dans les pratiques et le contrôle qualité", ajoute-t-elle. Selon le groupe, ses propres études complémentaires "confirment à ce stade la qualité des pièces forgées".

L'ASN a annoncé il y a deux semaines qu'une anomalie avait été détectée dans la composition de l'acier du couvercle et du fond de la cuve du réacteur nucléaire de troisième génération de Flamanville, construit par EDF et Areva. En réalisant des essais, Areva s'est en effet aperçue que dans certaines zones de la cuve, les valeurs de résilience, c'est-à-dire la capacité du matériau à absorber un choc- s'avéraient plus basses que demandé aux équipements sous pression nucléaire. 

Le groupe précise mardi que les analyses complémentaires qu'il mène "portent tout d'abord sur les questions posées par la fabrication des pièces forgées de la cuve de Flamanville 3 et les analyses similaires réalisées par le passé sur d'autres équipements forgés, en particulier dans le cadre de l'introduction de l'arrêté ESPN", qui date de 2005 et a renforcé les exigences applicables aux équipements nucléaires sous pression.

Des analyses aux résultats conformes aux exigences

"Elles portent aussi sur le laboratoire d'essais mécaniques du Creusot, au sein duquel l'utilisation d'un outil de contrôle des matériaux a été imprécise de 2009 à 2014", ce qui "oblige à réinterpréter des données ou refaire certains essais", ajoute-t-il.

"Les expertises réalisées depuis ont donné des résultats conformes aux exigences et ont confirmé à ce stade la qualité intrinsèque des pièces forgées et la sûreté des composants. Les vérifications se poursuivent et prendront plusieurs mois, sachant qu'aucun des composants concernés par cette imprécision dans l'utilisation de l'outil de contrôle n'équipe aujourd'hui une centrale en exploitation", souligne cependant Areva.

Le site Creusot Forge, spécialisé dans la fabrication et l'usinage de grandes pièces forgées et moulées, est "l'une des seules forges au monde capables de réaliser les pièces complexes indispensables à la fabrication des composants primaires de l'îlot nucléaire", rappelle le groupe.

Depuis son démarrage en 2007, le chantier de Flamanville a connu de multiples déboires. Son lancement prévu au départ en 2012 a été repoussé à plusieurs reprises. Il est aujourd'hui annoncé pour 2017. Et son coût, qu'EDF est en train de recalculer, a déjà presque triplé, à 8,5 milliards d'euros.

N.G. avec AFP