BFM Business
Energie

Antoine Frérot (Veolia): "l'endettement n'est plus vraiment un problème"

Antoine Frérot a indiqué que la dette de Veolia se situe entre 8 et 9 milliards d'euros.

Antoine Frérot a indiqué que la dette de Veolia se situe entre 8 et 9 milliards d'euros. - -

Invité ce lundi 10 février de BFM Business, le patron de Veolia s'est notamment satisfait de la réduction de la dette de son entreprise. Il est également revenu sur le plan de départs volontaires dans la branche "eau" de l'opérateur.

Antoine Frérot, le PDG de Veolia, était l'invité ce lundi 10 février 2014 d'Hedwige Chevrillon sur BFM Business. Il en a profité pour revenir sur les résultats de son entreprise, mais aussi pour préciser les prochains axes de développement de Veolia.

> Un endettement divisé par deux en quatre ans

"On peut dire aujourd'hui que l'endettement n'est plus vraiment un problème pour Veolia", a affirmé Antoine Frérot. Selon lui, la dette de l'entreprise se situe "entre 8 et 9 milliards" d'euros. Mais il n'a pas souhaité donner un chiffre exact: l'annonce complète sera faite le 27 février. "En quatre ans, on aura divisé la dette par deux", s'est félicité le PDG. "Elle était de 16,8 milliards il y a quatre ans, et cette division par deux s'est faite surtout au cours des deux dernières années."

Antoine Frérot a également précisé que les nouveaux investissements de Veolia ne contribueront pas à aggraver cette dette. "Autour de 8 milliards d'euros, je pense qu'[elle] est supportable", a conclu le PDG, insistant sur le fait que Veolia ne tenterait pas de la réduire "significativement".

> Branche "eau": 700 personnes sur le départ

Veolia mène une opération de restructuration de son activité "eau" en France. "Pour rénouveler les contrats, nous devons consentir de gros efforts sur nos prix." Veolia se trouve dans une situation compliquée: tous les contrats d'eau en France auront été renouvelés entre 2010 et 2015, et les collectivités locales tentent de faire des économies. La baisse globale des prix serait, selon le PDG, de 20%.

Veolia a décidé de "garder ces contrats" et de s'adapter: en mars 2013, l'entreprise avait annoncé la réduction de ses effectifs à hauteur de 1.500 personnes. Mais finalement, selon le PDG, ce sera bien 700 personnes qui partiront en "départs volontaires". Les "départs naturels" (900 personnes) ont permis de faire baisser ce chiffre. Veolia envisage également de "réinternaliser" des tâches auparavant sous-traitées.

> Pacte de responsabilité: "aussi l'intérêt des salariés"

Sur le pacte de responsabilité, le patron de Veolia s'est dit "frappé" par le "fond" du discours de François Hollande. Il s'est félicité que [le Président] a affirmé que "la santé des entreprises, le redressement de leurs marges, l'amélioration de leur compétitivité, ce n'est pas seulement l'intérêt des patrons [mais c'est aussi] l'intérêt des salariés." Selon Antoine Frérot, cette nouvelle politique économique permettra de "travailler ensemble": "C'est le retour de la confiance."

> Des activités "au carrefour" des grandes spécialités

Pour continuer son redressement, Veolia devra faire évoluer son offre, selon son PDG. Le groupe devra développer des synergies entre ces grandes activités, qui sont l'eau (44% du chiffre d'affaires), l'énergie (21%) et la propreté (35%). Selon le patron de Veolia, les "grands industriels ont des problématiques d'environnement qui convergent au carrefour de ces trois grands domaines (...). Ce qu'ils cherchent chez nous c'est de pouvoir optimiser tout cela, mais aussi que l'on trouve des solutions pour améliorer leur équation économique".

> Une volonté d'expansion à l'international

"On investit plus hors de France qu'en France", reconnaît Antoine Frérot. Le patron de Veolia souhaite que son entreprise s'intéresse davantage aux grands industriels "issus du monde développé" ou "du monde émergent". C'est ainsi qu'il a désigné l'Europe centrale et orientale comme des "terres de développement". La Pologne, la Bulgarie et "même la Grande-Bretagne" seront des marchés sur lesquels investira particulièrement le groupe dans le futur. Et en dehors d'Europe, Veolia devrait se développer en Asie du Nord, au Japon, en Corée du sud et en Chine: dans ce dernier pays, Antoine Frérot s'est félicité de distribuer de l'eau potable à 40 millions de Chinois (en comparaison, 26 millions de personnes en France).

> SNCM: Transdev ne mettra plus d'argent

Concernant la SNCM, le patron de Veolia a été clair: "L'actionnaire privé de la SNCM, Transdev, a annoncé avec le soutien de ses deux actionnaires, la Caisse des dépôts et Veolia, en décembre dernier, qu'elle ne remettrait plus d'argent à la SNCM."

La compagnie maritime est handicapée selon Antoine Frérot par "440 millions d'amendes de Bruxelles" qu'il faut d'abord "écarter": "Mettre de l'argent pour que cela ne serve à rien, ce n'est pas une solution", a précisé le patron de Veolia.

M. K.