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Ces enceintes "made in France" ont tapé dans l'oeil d'Apple

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Apple a craqué pour la Phantom, petite enceinte "made in France" du fabricant Devialet. Il a exigé l'exclusivité pour la vendre sur le territoire américain dans ses Apple stores. La petite start-up française va jouer dans la cour des grands.

L'annonce va faire du bruit dans le petit monde de la high-tech française. La petite marque d'enceinte sans-fil Devialet a réussi à faire craquer Apple. A partir du 8 décembre, une quinzaine d'Apple stores américains (les plus grands) proposeront le modèle Phantom (notre test ici), une enceinte très haut de gamme à la qualité de son aussi exceptionnelle que leur prix (1.690 euros mais elle devrait être à 2.000 dollars dans les Apple stores). Et à partir du début de l'année prochaine, Apple devrait étendre la distribution de la Phantom à ses boutiques européennes. 

Un énorme coup de pouce pour cette petite start-up française créée en 2007 et qui a réalisé 12 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2014. Jusqu'à présent, Devialet ne vendait ses produits que dans ses deux boutiques parisiennes et dans quelques grands magasins emblématiques comme Harrrod's à Londres ou KaDeWe à Berlin. Avec les Apple stores, Devialet va donc changer de dimension.

Arnault, Niel, Simoncini et Granjon au capital

Cette entreprise tient plus d'ailleurs du petit artisan que de la société high-tech. Toute la production de Devialet est "made in France". Une partie de ses haut-parleurs sortent de son usine de Fontainebleau. Le reste est assemblé à Montceau-les-Mines, à raison de 3.000 exemplaires par mois. Devialet cherche même à s'appuyer sur des fournisseurs produisant localement. LA coque de l'enceinte Phantom est réalisée dans le Val-de-Loire et la flasque en acier est fournie par Guy Degrenne. 

La marque ne s'adressait jusqu'à cette année qu'à l'aristocratie des amateurs de son avec des systèmes à 6.000 euros. Mais elle a voulu se "démocratiser" avec la Phantom. Cette petite enceinte, qui a reçu une quarantaine de prix, rencontre un succès grandissant depuis un an. A tel point que Devialet a levé 25 millions d'euros en juin dernier auprès de Bernard Arnault, Xavier Niel, Marc Simoncini ou encore Jacques-Antoine Granjon pour accélérer son développement international. 

La patronne des Apple stores a adoré

Et ce sont les Américains qui se sont montrés les plus friands de ces petits "french speakers". Notamment Andy Rubin, le patron d'Android qui en acheté 150 pour offrir à ses amis ou encore Marc Benioff le patron de Salesforce -un éditeur de logiciels professionnels pour le commerce- qui est devenu une sorte d'ambassadeur de la marque aux Etats-Unis. C'est lui qui a convaincu Angela Ahrendts, la patronne des Apple stores et ex-dirigeante de Burberry, de recevoir Quentin Sannié, le fondateur et directeur-général de Devialet. Il n'aura fallu qu'une heure pour la convaincre de référencer la marque. "Elle nous a dit: "Je la veux maintenant, tout de suite", explique Quentin Sannié à BFM Business. Et cinq semaines après elle est dans les boutiques."

Car Apple et Devialet, c'est un peu le même esprit. Celui du "luxe cool". "Il y a un véritable parallèle entre la Phantom et l'iPhone en termes de rupture technologique", explique Quentin Sannié dans Le Monde. Un partenariat logique pour une marque qui aime se présenter comme le "Apple du son" et qui voulait proposer à Steve Jobs à l'époque de son lancement de prendre une partie de son capital. L'histoire ne dit pas si le nom "Phantom" est un hommage à feu-le patron d'Apple...

Frédéric Bianchi