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Apple veut négocier une baisse de ses impôts aux Etats-Unis

Les autorités américaines s'intéressent de près au "trésor de guerre" d'Apple.

Les autorités américaines s'intéressent de près au "trésor de guerre" d'Apple. - -

Tim Cook, le patron d'Apple, va être entendu par le Sénat américain, ce mardi 21 mai. Il devrait plaider pour une "simplification" fiscale, alors que 100 milliards de dollars dorment toujours sur des comptes à l'étranger.

Les pratiques fiscales d'Apple sont dans le collimateur du législateur américain. Ce mardi 21 mai, Tim Cook doit être entendu par le Sénat, qui aligne en ce moment tous les géants de la hi tech sur cette question. Mais le cas Apple est particulièrement significatif.

L'entreprise paye plus d'un million de dollars d'impôts par heure aux Etats-Unis. L'argumentaire est bien rôdé: en amont de son audition devant le Sénat, Tim Cook a accordé une série d'interviews avec un message clair: Apple est une entreprise citoyenne, celle qui paie le plus d'impôts aux Etats-Unis.

Un trésor de guerre de 145 milliards de dollars

Visiblement pas assez aux yeux des autorités, qui regardent d'un oeil gourmand le trésor de guerre du groupe: 145 milliards de dollars, dont 100 dorment dans des filiales internationales, où Apple ne paie quasiment pas d'impôt sur les sociétés, 2% environ, contre 35 aux Etats-Unis.

Si Apple se décidait à rapatrier son magot, cela lui coûterait très cher. A tel point que lorsqu'il lance un plan de rachat d'actions, malgré sa montagne de cash, le groupe préfère emprunter. Un peu comme si un multimillionnaire demandait un prêt pour acheter une voiture.

Tim Cook va profiter de son audition pour demander une "simplification spectaculaire" -autrement dit une baisse- de la taxation des entreprises qui font des bénéfices à l'étranger. Un discours qui pourrait avoir du mal à passer.

Apple a cherché "le saint-Graal de l'évasion fiscale"

D'autant que les premières conclusions de l'enquête parlementaire estiment clairement que l'entreprise est passée par un vaste mécanisme pur contourner le paiement de l'impôt aux Etats-Unis, sur des montants de plusieurs dizaines de milliards de dollars.

Sans accuser le groupe d'agissements illégaux, elle met au jour des "stratégies de grande ampleur pour éviter l'impôt", selon un communiqué du Sénat.

"Apple ne s'est pas contenté de déplacer ses bénéfices vers un paradis fiscal à l'étranger", accuse toutefois le sénateur démocrate Carl Levin, qui préside la commission d'enquête."Il a cherché le saint-Graal de l'évasion fiscale. Il a créé des entités à l'étranger détenant des dizaines de milliards de dollars mais affirmant ne résider fiscalement nulle part", a-t-il ajouté.

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Anthony Morel et BFMbusiness.com