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Après Alstom, Bombardier réclame des commandes publiques

Bombardier réclame des commandes publiques pour pérenniser son activité en France.

Bombardier réclame des commandes publiques pour pérenniser son activité en France. - Eric Piermont - AFP

La filiale française du groupe canadien a besoin de commandes de trains pour maintenir l'activité, a indiqué son président ce lundi. Le gouvernement a annoncé une commande de 15 TGV, mais pour son concurrent Alstom, qui menaçait de fermer le site de Belfort.

Des commandes de trains doivent être passées "dans les six à neuf mois" pour maintenir l'activité sur le site du groupe canadien Bombardier de Crespin (Nord) et éviter une situation sociale critique, a alerté lundi le président de Bombardier Transport France, Laurent Bouyer. Il y a "urgence à ce que dans les 6 à 9 mois qui viennent, un certain nombre de sujets qui sont déjà en discussion puissent aboutir. Au-delà on sera dans une situation sociale extrêmement difficile", a déclaré Laurent Bouyer, en marge d'une visite du site.

La baisse d'activité sur le site du groupe canadien à partir de début 2017 va conduire au reclassement d'une centaine de personnes, a-t-il prévenu. Bombardier reste "confiant" pour la suite mais Crespin n'a "aucune commande à produire au-delà du 1er trimestre 2019", souligne-t-il. Cette mise en garde de Bombardier intervient quelques jours après la décision de l'Etat de commander à Alstom quinze TGV pour des lignes Intercités pour 450 millions d'euros afin d'éviter la fermeture de son usine de Belfort.

"Une catastrophe" si les Espagnols remportent les RER

Pour sortir du marasme, l'industrie ferroviaire française compte sur l'appel d'offres du RER NG, destiné dans un premier temps au prolongement à l'ouest de la ligne E, le projet Eole. Sa mise en service est prévue à horizon 2022, et 125 trains neufs doivent être commandés, pour environ 2 milliards d'euros.

Laurent Bouyer évoque un "projet absolument capital pour la filière". Bombardier a répondu à l'appel d'offres en consortium avec Alstom, dont l'usine de Petite-Forêt est toute proche de Crespin. La réponse est attendue "avant la fin de cette année, peut-être même dès le mois de novembre". "Nous sommes en concurrence avec les espagnols de CAF, et nous espérons pouvoir gagner", a-t-il souligné. "Face à un "niveau de cadence industrielle inégalée, seul un groupement comme Alstom et Bombardier peut livrer l'équivalent de 70 trains par an", estime t-il. Selon lui, si CAF remporte l'appel d'offres, "c'est une catastrophe pour la filière ferroviaire française".

D'autres commandes de trains sont attendues en Ile-de-France qui a promis de remplacer ou rénover 708 rames d'ici 2021. "À l'exclusion du TGV, à partir des années 2022-2023, 80% du marché va tourner autour de l'Ile-de-France à travers (ce) plan", a souligné Laurent Bouyer. La filière alerte régulièrement sur le besoin de commandes de trains par les pouvoirs publics.

N.G. avec AFP