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Après Deezer, l'entrée en bourse fait également peur à Oberthur

L'abandon d'Oberthur illustre une nouvelle fois un contexte tendu pour les introductions en bourse des valeurs technologiques à la Bourse de Paris.

L'abandon d'Oberthur illustre une nouvelle fois un contexte tendu pour les introductions en bourse des valeurs technologiques à la Bourse de Paris. - Fred Dufour-AFP

Le spécialiste des cartes à puces et logiciels de sécurité invoque les conditions de marché pour renoncer à la Bourse. Deezer l'avait précédé sur cette voie tandis que que Showroomprivé a eu des débuts boursiers délicats.

La Bourse de Paris fait-elle peur aux valeurs high tech? Le spécialiste français de la sécurité numérique, Oberthur Technologies (OT), reporte son projet d'introduction en Bourse, qu'il espérait réaliser d'ici la fin de l'année, en raison des conditions de marché.

Oberthur Technologies avait soumis le 19 octobre 2015 son document de base à l'Autorité des marchés financiers (AMF), étape initiale dans le processus d'une introduction en Bourse.

"Cette décision prise avec notre actionnaire majoritaire Advent International est la conséquence directe des conditions actuelles des marchés financiers", a déclaré le directeur général du groupe, Didier Lamouche.

En fait, pour Oberthur, il s'agissait d'un retour puisque l'industriel français avait quitté la Bourse de Paris en 2008. L'essentiel de ses activités avaient été vendues trois ans plus tard au fonds américain Advent International. L'impression de documents de haute sécurité (billets de banque, pièces d'identité) restant aux mains des propriétaires (la famille Savare), sous le nom d'Oberthur Fiduciaire.

Un retour en Bourse pour désendetter l'entreprise

Didier Lamouche envisageait son retour à la Bourse de Paris pour désendetter l'entreprise et financer son développement sur le marché prometteur de la sécurisation des objets connectés. 

"On attendra!", avait déclaré Didier Lamouche le lendemain du dépôt de son dossier à l'AMF, interrogé sur un éventuel report de l'opération au cas où le marché serait jugé trop peu favorable. "Ni notre actionnaire ni nous ne sommes pris à la gorge", avait-il ajouté.

Ce renoncement intervient après celui de Deezer, quelques jours avant son introduction en Bourse prévue fin octobre. Pour sa part, Showroomprivé a fait des débuts boursiers décevants, vendredi 30 octobre, sur le marché parisien même si son cours a progressé de 4,43% depuis cette date.

Pour l'instant, la société française Amundi, poids lourd de la gestion d'actifs, a poursuivi lundi 2 novembre le processus de son introduction en Bourse.

Frédéric Bergé