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ArcelorMittal à Florange victime d’un marché de l’acier déprimé en Europe

La demande d'acier en Europe est nettement plus faible que les capacités de production

La demande d'acier en Europe est nettement plus faible que les capacités de production - -

Les hauts fournaux de Florange sont les dernières victimes d'un marché européen de l'acier qui ne s'est jamais vraiment remis de la crise de 2008.

Face à un marché de l'acier mal en point, ArcelorMittal aurait décidé de fermer son site sidérurgique de Florange. Le groupe sidérurgique, premier producteur mondial, fait face, comme ses concurrents européens, à une demande d'acier en Europe nettement plus faible que les capacités de production.

En 2011, la production dans l'Union européenne s'est élevée à 177,4 millions de tonnes (Mt), soit 16% de moins que le niveau de 2007 (210,18 Mt), selon les chiffres de la World Steel Association (WSA).

Pire: alors que la production semblait repartir fin 2011, la conjoncture économique morose, qui a touché de plein fouet les débouchés traditionnels de l'acier, l'automobile, la construction, a sapé cette remontée.

Sur les huit premiers mois de l'année, la production dans l'Union européenne recule de nouveau de 4,6% par rapport à la même période en 2011 et, selon le dernier rapport financier semestriel d'ArcelorMittal, "la demande, en Europe est 25% plus basse que son maximum" de fin 2007.

ArcelorMittal tente d'adapter ses usines

ArcelorMittal a donc été contraint de s'adapter. Il a mis en place sur le Vieux continent un plan dit "d'optimisation des actifs" qui consiste, face à une demande en berne, d'un côté à faire tourner les usines qu'il considère comme les plus compétitives, et de l'autre à mettre en veille, voire à arrêter, les autres. Ce plan doit lui permettre d'économiser un milliard de dollars par an.

Deux autres hauts-fourneaux ont par ailleurs déjà été fermés définitivement en Belgique à Liège, ainsi que des aciéries électriques (usines produisant de l'acier en recyclant de la ferraille) en Espagne et au Luxembourg.

La mise à l'arrêt de Florange faisait également partie de cette stratégie. Mais jusque-là, ArcelorMittal avait toujours affirmé qu'il conservait ces capacités de production pour répondre à la demande en cas de redémarrage de la consommation en Europe.

La décision du groupe de les fermer définitivement signifierait ainsi qu'il n'envisage plus un retour du marché européen à des niveaux satisfaisants ou en tout cas suffisants pour nécessiter le redémarrage des hauts-fourneaux de Florange...

Diane Lacaze et AFP