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Energie

Areva divise sa perte nette par trois

La vaste restructuration du groupe nucléaire lui a permis de réduire sa perte nette. (image d'illustration)

La vaste restructuration du groupe nucléaire lui a permis de réduire sa perte nette. (image d'illustration) - Éric Piermont - AFP

Le groupe nucléaire, en difficulté, a fortement réduit sa perte nette en 2016 grâce à une vaste opération de restructuration qui lui a en partie permis de contrebalancer
un marché durablement défavorable.

Dans le rouge pour la sixième année consécutive, Areva a accusé une perte nette de 665 millions d'euros l'an dernier, contre 2,04 milliards d'euros en 2015, quand le groupe français avait dû passer d'importantes provisions pour restructuration et de lourdes pertes additionnelles sur son projet de construction d'un réacteur EPR en Finlande (OL3).

Un complément de perte de 116 millions d'euros a été comptabilisé l'an dernier pour ce chantier difficile, portant l'ardoise totale provisionnée à 5,6 milliards d'euros, tandis que les anomalies à la forge du Creusot ont entraîné une provision de 121 millions d'euros. Le tout dans un environnement qui est resté "très difficile en 2016 avec notamment une forte baisse des prix de marché de l'uranium et de l'enrichissement et un ralentissement des services" sur les réacteurs en exploitation, a expliqué le groupe dans un communiqué mercredi. 

Mis à mal par des choix stratégiques hasardeux et la morosité du marché de l'atome, le spécialiste du nucléaire a engagé une vaste restructuration pour assurer sa survie. "Ce n'est pas satisfaisant d'être en perte mais on voit bien que le groupe est sur la voie du redressement", a assuré le directeur financier, Stéphane Lhopiteau. 

Une recapitalisation prévue en juin 2017

Outre la suppression de 6.000 emplois, des cessions et un plan d'économies de 1 milliard d'euros à l'horizon 2018, déjà réalisé à plus de 70%, le groupe projette deux augmentations de capital d'un total de 5 milliards d'euros, dont 4,5 milliards apportés par son actionnaire majoritaire, l'Etat français. Ces levées de fonds sont "prévues en juin", dit le groupe, sous réserve de la levée des conditions préalables posées par la Commission européenne: l'autorisation du rachat de l'activité réacteurs par EDF et la conclusion positive des analyses des anomalies observées sur la cuve de l'EPR de Flamanville (Manche).

Deux milliards d'euros seront injectés dans Areva SA, holding de tête du futur groupe restructuré. Le solde de 3 milliards, dont 500 millions souscrits par les groupes japonais MHI et JNFL, est destiné à NewCo, nouvelle entité dont les activités iront de l'extraction d'uranium jusqu'au démantèlement des centrales, après la cession de l'activité réacteurs à EDF fin 2017.

Ces activités refondues ou destinées à être cédées ont généré un chiffre d'affaires de 7,54 milliards d'euros en 2016, dont 4 milliards pour NewCo (-3,7%) mais comptablement, elles ne sont désormais plus incluses dans le chiffre d'affaires d'Areva. Ce dernier, divisé par trois à 10 millions d'euros en 2016, ne comprend plus que des activités résiduelles, comme le chantier OL3 ou la bioénergie en cours d'arrêt. Le flux de trésorerie net des activités de l'entreprise est négatif de 621 millions d'euros, conforme à l'objectif du groupe

A.M. avec AFP