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Areva et EDF: Fusion ou pas fusion?

Les ministres Ségolène Royal et Emmanuel Macron sont en désaccord sur les options envisagées pour améliorer la coopération entre EDF et Areva

Les ministres Ségolène Royal et Emmanuel Macron sont en désaccord sur les options envisagées pour améliorer la coopération entre EDF et Areva - ERIC FEFERBERG - AFP

La ministre de l'Ecologie assure qu'une fusion des deux géants du nucléaire était une des options envisagées pour sortir Areva de l'ornière. "En aucun cas", a répondu le ministre de l'Economie.

Le gouvernement s'affiche divisé sur les options à l'étude pour relancer Areva, le fleuron français du nucléaire qui a annoncé pour 2014 une perte nette record de près de 5 milliards d'euros et un plan d'économies d'un milliard pour tenter de restaurer sa compétitivité.

Pour Ségolène Royal, une fusion du groupe avec EDF est une des solutions discutées. La ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie a déclaré ce lundi que "toutes les hypothèses" étaient sur la table pour redresser le groupe dont l'Etat est, directement et indirectement, actionnaire à 87%: "rapprochement, convergence, bien sûr. Fusion, peut-être", a indiqué la ministre. Mais son homologue à l'Economie, Emmanuel Macron, a un peu plus tard fermé la porte à cette éventualité.

"L'enjeu n'est en aucun cas de fusionner Areva et EDF", a-t-il tranché, en évoquant toutefois un accroissement des liens "opérationnels et éventuellement capitalistiques" entre les deux sociétés. "Ce qui a été demandé à ces entreprises, c'est de travailler à toutes les voies et moyens pour un rapprochement sur le plan commercial, sur le plan opérationnel et industriel", a précisé le ministre.

Les actions des deux groupes chutent

Le président français, François Hollande, a annoncé mercredi dernier avoir demandé aux dirigeants d'Areva et d'EDF de travailler à un "rapprochement" des deux groupes publics, sans préciser selon quelles modalités.

"L'intérêt de notre pays, c'est de structurer des champions dans le domaine de l'énergie. Je veux que les entreprises industrielles françaises qui ont été à l'avant-garde de la mutation énergétique le restent et même puissent conquérir des parts de marché pour créer des emplois en France", a également déclaré Ségolène Royal.

"L'Etat actionnaire a demandé à EDF et Areva de travailler à des convergences, et donc ils mettront sur la table les propositions dans quelques jours, pour savoir comment est-ce qu'ensuite l'Etat pourra prendre ses responsabilités, recapitaliser l'entreprise pour lui permettre de repartir", a-t-elle précisé.

Les actions des deux groupes ont réagi négativement lundi. Le titre EDF a abandonné 2,82% à 22,27 euros, soit la troisième plus forte baisse de l'indice CAC 40. Sur les cinq dernières séances, l'action de l'électricien perd 8,53%. L'action Areva a de son côté clôturé en repli de 1,5% à 9,15 euros.

N.G. avec agences