Areva-Le Creusot: l'ASN somme EDF d'arrêter cinq réacteurs

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a demandé à l'énergéticien de procéder à l'arrêt rapide de cinq réacteurs nucléaires après avoir détecté des "anomalies sérieuses" sur quatre autres installations déjà arrêtées.

Nouvelles inspections en vue du parc nucléaire français. À la suite de contrôles réalisés sur quatre réacteurs à l'occasion d'arrêts programmés, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a détecté quatre anomalies "sérieuses" d'excès de concentration en carbone sur les générateurs de vapeur. En raison de cette découverte, l'ASN a décidé "d'anticiper les contrôles sur cinq autres réacteurs", ce qui nécessite leur arrêt précise Pierre-Franck Chevet, le président de cet organisme. 

"Après échange avec l'ASN, EDF va poursuivre l'audit sur les cinq derniers réacteurs qui restent à auditer sur la teneur en carbone, avant la fin de l'année. Cet audit doit être fait réacteurs à l'arrêt", indique une source auprès de l'AFP, et précise que ces arrêts seront "de courte durée", à savoir "quelques semaines" et mis en place probablement avant cet hiver. 

Deux de ces réacteurs sont situés dans la centrale du Tricastin (Drôme), les autres se trouvent à Fessenheim (Haut-Rhin), Gravelines (Nord) et Civaux (Vienne).

7 réacteurs attendent le feu vert de l'ASN pour redémarrer 

Pour rappel, au mois de juin, l'Autorité de sûreté nucléaire avait demandé à EDF de mener des essais complémentaires sur les générateurs de vapeur équipant 18 réacteurs nucléaires français, potentiellement affectés par le même défaut que celui qui affecte le couvercle et le fond de la cuve de l'EPR en construction à Flamanville (Manche). 

Certains fonds primaires de ces générateurs, fabriqués par Areva au Creusot (Saône-et-Loire) ou par JCFC au Japon, pourraient présenter une zone de concentration importante en carbone, qui affaiblissent leurs propriétés mécaniques. 

Sur les 13 autres réacteurs concernés par ces investigations, six ont déjà pu redémarrer et sept autres sont dans l'attente d'un feu vert de l'ASN. Fin septembre, EDF avait annoncé avoir réduit ses objectifs d'excédent brut d'exploitation (Ebitda) et de production nucléaire française pour 2016 en raison notamment d'arrêts prolongés de réacteurs dus à ces contrôles. 

Selon le site internet de RTE, le gestionnaire du réseau électrique français à haute tension, 22 tranches nucléaires étaient à l'arrêt ou en service partiel mardi, notamment pour des maintenances techniques planifiées. Ces indisponibilités ont fait grimper les prix de gros de l'électricité ces dernières semaines, alors que l'atome produit environ trois quarts de l'électricité en France.

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Antonin Moriscot Journaliste BFMTV