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Areva renforce sa position sur le marché des EPR indiens

Areva renforce sa pénétration du marché indien de l'énergie avec deux nouveaux contrats-cadre.

Areva renforce sa pénétration du marché indien de l'énergie avec deux nouveaux contrats-cadre. - Charly Triballeau - AFP

Le fleuron français du nucléaire a signé ce vendredi deux accords dans le cadre du projet d'EPR en Inde, annoncé l'Elysée ce 10 avril. Parmi une foule d'autres contrats noués avec Bombay.

Après Dassault et ses Rafales, d'autres négociations de longue haleine avec Bombay se concrétisent. Le spécialiste du nucléaire, Areva, a signé deux accords avec des groupes indiens, dans le cadre du projet de construction de réacteurs nucléaires EPR dans le pays, a annoncé vendredi l'Elysée. Le président français, François Hollande, et le Premier ministre indien, Narendra Modi, se sont "félicités de la signature du mémorandum d'entente entre L&T et Areva qui élargira le champ de notre coopération industrielle, ainsi que de la conclusion d'un accord sur les études techniques d'avant-projet". Une déclaration conjointe faite par les deux dirigeants, à l'occasion de la visite officielle en France du chef du gouvernement indien.

Le premier accord, entre Areva et Larsen & Toubro, a été noué en vue d'une coopération pour la fabrication en Inde de composants des réacteurs EPR construits en Inde. Le deuxième est un accord de "pré-ingénierie" entre le Français et le groupe public Nuclear Power Corporation of India Limited (NPCIL) en vue de la certification du réacteur EPR en Inde.

Une étape cruciale pour Areva

La conclusion de ces discussions est présentée par l'Elysée comme "une étape cruciale" dans le projet de construction par Areva de six réacteurs EPR sur le site de Jaitapur au Maharastra, sur la côte occidentale de l'Inde. Ce projet de centrale nucléaire géante fait l'objet depuis cinq ans de pourparlers entre Paris et New Delhi.

Areva a en effet signé en février 2009 un protocole d'accord avec NPCIL en vue de fournir au pays de deux à six réacteurs de troisième génération EPR, misant sur les besoins énergétiques colossaux de la huitième puissance mondiale en pleine croissance. En décembre 2010, un accord-cadre pour la construction de deux premiers réacteurs a été signé, un contrat d'une valeur alors estimée à 7 milliards d'euros. Mais depuis, les discussions achopperaient, selon la presse, sur le tarif auquel l'Inde achèterait l'électricité produite.

François Hollande et Narendra Modi "ont encouragé leurs entreprises commerciales à faire aboutir dans les meilleurs délais les négociations technico-commerciales" sur ce projet, selon la déclaration commune des deux dirigeants.

Des accords avec la SNCF et le CNES

Toute une série d'accords ont en outre été signés ce vendredi à l'Elysée à l'occasion de cette visite officielle du Premier ministre indien. Notamment un accord de collaboration scientifique et industrielle en matière d'énergies renouvelables. Paris souhaite renforcer la présence en Inde des entreprises françaises, qui produisent déjà 10% de l'énergie solaire indienne.

Un protocole d'accord a en outre été ratifié entre la SNCF et Indian Railways portant sur une ligne à semi-grande vitesse et la rénovation de gares entre New Dehli et Chandigarh. L'Inde a prévu d'investir 137 milliards d'euros sur les cinq années à venir pour moderniser son réseau de chemins de fer. En mai 2014, la SNCF a engagé des discussions avec Indian Railways sur un projet d'étude d'une ligne à semi-grande vitesse (200 km/h) entre New Delhi et Chandigarh, soit 235 km.

Enfin la collaboration entre la France et l'Inde va être renforcée via un programme dédié dans le domaine des activités spatiales entre le Centre national d'études spatiales (CNES) et l'Indian Space research organization (ISRO). Selon l'Elysée, cet accord-cadre aura également des applications dans les domaines de la climatologie, de l'exploration martienne et des applications spatiales. 

N.G. avec agences