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Arkema investit dans le gaz dont Mercedes ne veut pas

Une des deux sites prévus par Arkema sera localisé en Europe, peut-être en France.

Une des deux sites prévus par Arkema sera localisé en Europe, peut-être en France. - -

Le groupe chimiste a annoncé, ce mercredi 4 septembre, un investissement de 200 millions d'euros pour produire le gaz réfrigérant 1234yf. Ce dernier gaz avait créé la polémique, Mercedes refusant d'en équiper ses automobiles.

Arkema s'immisce indirectement dans la polémique entre la France et Mercedes. Le groupe français de chimie a annoncé, ce mercredi 4 septembre, un investissement de 200 millions d'euros pour produire le gaz réfrigérant 1234yf.

Concrètement, Arkema va installer deux unités de production. La première sera basée en Chine, près de Shanghai, où beaucoup d'autres groupes chimistes sont présents, et où l'approvisionnement en matières premières sera facilité pour Arkema. La seconde sera ensuite localisée en Europe dans un pays encore indéterminé, la France n'étant pas à exclure, selon une porte-parole du groupe.

Bras de fer judiciaire

Daimler, la maison-mère de Mercedes, est parti en guerre contre le gaz 1234yf, le considérant comme dangereux et inflammable. Le constructeur allemand avait ainsi décidé de le remplacer par un autre gaz, le R134a. Problème: le 1234yf est le seul gaz réfrigérant conforme à une directive européenne du 1er janvier 2013.

La France avait réagi en bloquant les immatriculations des nouvelles Mercedes de classe A et B, CLA et SL. Paris reprochait ainsi au groupe allemand de ne pas se mettre en conformité avec la réglementation européenne.

Le constructeur avait ensuite attaqué l'Hexagone devant la justice administrative. Le bras de fer, toujours en cours, a pour le moment tourné en faveur du groupe allemand. Le juge des référés du Conseil d'Etat avait en effet, mardi 27 août, suspendu le blocage français, en attendant que la haute juridiction juge l'affaire sur le fond.

"Rétablir la confiance" dans ce gaz

De son côté, Arkema a fait valoir que les craintes de Daimler sur ce gaz 1234yf ne sont pas légitimes. Selon le groupe, des études conduites par la SAE (Society of Automotive Engineering) ont montré que ce gaz n'était pas inflammable.

"Par cet investissement, Arkema entend rétablir la confiance du secteur automobile vis-à-vis du 1234yf", explique l'entreprise dans un communiqué.

Par ailleurs, par cet investissement, le groupe anticipe l'avenir. Le 1234yf est un gaz pour le moment produit exclusivement par les Américains Honeywell et DuPont. Devant le montant trop élevé qu'exigeaient ces derniers groupes pour accorder une licence à Arkema, l'entreprise française a attaqué, en 2011, ses concurrents devant la justice européenne pour abus de position dominante.

Julien Marion