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Armement: l'industrie française confirme sa bonne santé à l'export

La conclusion du contrat pour la fourniture de 36 avions Rafale à l’Inde a marqué l'année 2016.

La conclusion du contrat pour la fourniture de 36 avions Rafale à l’Inde a marqué l'année 2016. - Manjunath Kiran-AFP

Pour l'industrie de l'armement, avec 14 milliards d’euros de prises de commandes à l'export, 2016 fut la deuxième meilleure année en 10 ans après 2015 et ses 17 milliards. L'Asie et le Moyen-Orient ont concentré 80% des prises de commandes sur la période 2012-2016.

L'exportation est devenue une vraie manne pour l'industrie nationale de l'armement. Après l'année record que fut 2015 et ses 17 milliards d'euros de prises de commandes avec les premiers contrats Rafale à l’export (l'Égypte et le Qatar ayant acquis chacun 24 appareils), l'an dernier fut aussi un bon cru avec 14 milliards d'euros de commandes à l'export.

En 2016, l’attribution du premier contrat des sous-marins australiens, au budget global de 34 milliards d'euros et du contrat de 36 avions Rafale à l’Inde "ont montré que le résultat de 2015 n’était pas un épiphénomène" argumente le rapport 2017 du ministère de la Défense au Parlement sur les exportations d'armement.

Ces bons résultats s'inscrivent "dans un contexte de croissance soutenue des dépenses militaires dans les économies émergentes, notamment celles situées dans des zones sujettes à des tensions persistantes" expliquent les auteurs du document.

Par zone géographique, l'Asie et le Moyen-Orient ont concentré près des trois quarts des importations mondiales d’armement sur les cinq dernières années. 

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"La tendance est particulièrement marquée pour la zone Asie-Océanie qui consacre désormais plus de moyens à la défense que l’Europe" souligne le document. Pour l'industrie française de matériels militaires, ces zones géographiques (Asie/Océanie, Proche et Moyen-Orient) ont même dépassé 82% des prises de commandes sur la période 2012-2016.

Pour maintenir et développer ses positions à l'export, le rapport souligne "la nécessité de consentir à des transferts de technologies ou de nouer des coopérations industrielles".

Outre l'Inde, dont l’ambition affichée est de voir, d’ici 2027, 70% de ses besoins en équipements de défense (contre 35 % aujourd’hui) couverts par une production locale, "d’autres pays se sont engagés dans cette voie: Brésil, Turquie, Corée du Sud, et plus récemment Émirats Arabes Unis, Arabie Saoudite, Malaisie" souligne le document. Ces transferts peuvent constituer pour les industriels français "une opportunité de s’implanter à long terme dans des pays à forte croissance économique" conclut le rapport.

Frédéric Bergé