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Arnaud Lagardère défend son bilan à la tête de son groupe

Le groupe prévoit une croissance de 0 à +5% de son bénéfice opérationnel dans les médias en 2013

Le groupe prévoit une croissance de 0 à +5% de son bénéfice opérationnel dans les médias en 2013 - -

Le groupe de médias a publié jeudi 7 mars des résultats 2012 en recul, mais légèrement supérieurs à ses prévisions.

Arnaud Lagardère a une fois de plus défendu son bilan controversé, jeudi 7 mars. Il a pris prétexte du 10ème anniversaire de son arrivée à la tête du groupe. "En 10 ans, le groupe a fait pas mal de choses, et on a réussi pas mal de choses. Nous avons résisté beaucoup mieux que d'autres à la crise depuis 2009", a plaidé le co-gérant, à l'occasion de la présentation des résultats annuels.

Quant à la stratégie, elle "n'a pas changé depuis 10 ans: elle a toujours été de se concentrer sur les médias".

L'héritier a présenté moult comparaisons avec l'année 2003, se gardant toutefois de présenter l'évolution du chiffre d'affaires du groupe, qui a reculé de 41% depuis son arrivée, essentiellement en raison de la réduction du périmètre.

Super dividende en vue

Arnaud Lagardère a aussi donné quelques perspectives. "Pour 2013, l'environnement est très mauvais, mais nos perspectives pas si mauvaises que cela", a expliqué le co-gérant. Pour 2013, le groupe promet en effet une croissance de 0 à +5% du bénéfice opérationnel des activités médias, promesse assise sur un recul limité à 5% des recettes publicitaires dans les activités presse et audiovisuel.

Arnaud Lagardère a indiqué les 7,5% détenus dans EADS seront cédés d'ici le 31 juillet 2013. Quant au produit de cette vente, "une partie ira aux actionnaires, une autre au désendettement, et une autre pour l'opérationnel. Il est normal de compenser les actionnaires de notre décôte de holding. Il est donc normal que nous reversions aux actionnaires le produit de la vente d'EADS -ce sera davantage en dividende qu'en rachats d'actions", a expliqué Arnaud Lagardère, qui sera le premier à en profiter, en tant que premier actionnaire.

D'autant qu'il n'y a "aucune acquisition supérieure à 80 millions d'euros dans le pipe", a-t-il indiqué, précisant ne pas être intéressé par le groupe de droits sportifs IMG.

Quid de Canal Plus?

Concernant les 20% détenus dans Canal Plus, la situation est plus floue que jamais. Le groupe a dénoncé "un blocage qui ne permet pas, en l’état, une introduction en bourse dans des conditions normales", indiquant donc en creux que cette cotation était reportée sine die.

"Notre souci est de sortir le moment venu à un prix raisonnable. Mais pour faire un deal, il faut être deux", a expliqué le directeur financier Dominique D'Hinnin. "On n'exclut jamais un deal", a ajouté Arnaud Lagardère, rouvrant implicitement la porte à une vente directe des 20% à Vivendi, qui détient les 80% restants de la chaîne cryptée.

En attendant, les deux actionnaires s'affrontent devant les tribunaux. "Cette assignation n'a pas pour but de faire pression ou de faire un deal. Ce n'est pas un artifice pour faire pression et avoir un meilleur prix. Ce n'est pas pour remuer de la poussière, mais pour faire valoir nos droits. Ce n'est qu'une première étape, et il pourrait y en avoir d'autres", a menacé Arnaud Lagardère.

Bénéfice légèrement supérieur aux prévisions

Les résultats 2012 publiés jeudi soir sont en recul. Le bénéfice opérationnel recule de 16%, à 339 millions d'euros. Pour la seule activité médias, le bénéfice opérationnel est de 358 millions d'euros (-13,5%), légèrement supérieur aux 355 millions prévus par Lagardère, et aux 357 millions attendus par les analystes.

En revanche, le résultat net, qui avait été plombé l'an dernier par une dépréciation massive des activités sportives, sort du rouge (+89 millions d'euros). Le dividende reste stable (1,3 euro par action).

Le groupe co-géré par Arnaud Lagardère avait annoncé le 7 février un chiffre d'affaires 2012 légèrement supérieur aux prévisions.

Jamal Henni