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Les artisans s'estiment "asphyxiés" par la fiscalité et les charges

Les artisans vont se mobiliser à partir du mercredi 13 novembre pour réclamer une fiscalité plus douce.

Les artisans vont se mobiliser à partir du mercredi 13 novembre pour réclamer une fiscalité plus douce. - -

L'Union professionnelle artisanale (UPA) va lancer, mercredi 13 novembre, une mobilisation nationale visant à mettre en évidence l'étau fiscal pesant sur les travailleurs indépendants.

Les artisans sont à bout de souffle. C’est le message qu’a voulu lancé l'Union professionnelle artisanale (UPA), ce mardi 12 novembre, annonçant dans le même temps une mobilisation nationale à partir du lendemain pour protester contre "l'asphyxie" des commerçants et artisans de proximité.

Une mobilisation qui se traduira par des affiches noires barrées des mots "sacrifiés mais pas résignés" sur les vitrines, ainsi que l'adresse d'un site internet où signer une pétition de soutien.

"Cette mobilisation vise à montrer l'exaspération des chefs d'entreprise de l'artisanat et du commerce face à l'accumulation des prélèvements sociaux et fiscaux supplémentaires", a précisé l'organisation professionnelle.

"Retrait de toutes les charges sociales depuis le 1er janvier 2013"

Les artisans formulent ainsi huit demandes :

> "Le retrait de toutes les charges sociales supplémentaires pèsant sur les travailleurs indépendants depuis le 1er janvier 2013".

> Le "remplacement du crédit d’impôt compétitivité emploi par une baisse directe du coût du travail".

> La "suppression de la cotisation d’allocations familiales payée par les employeurs et les travailleurs indépendants et prise en charge des prestations familiales par le budget de l’Etat dès 2014".

> La "révision du mode de calcul de l’impôt sur le revenu des travailleurs indépendants, de sorte que les bénéfices réinvestis dans l’entreprise ne soient plus soumis à l’IR".

> La "limitation stricte du niveau de la contribution foncière des entreprises par une baisse des dépenses des collectivités territoriales".

> "L’orientation prioritaire des contrôles fiscaux et sociaux vers les activités non déclarées, les entreprises low cost et toutes les formes de concurrence déloyale".

> "L’exclusion des activités de l’artisanat et du commerce de proximité du régime de l’auto-entrepreneur".

> Le rétablissement pour toutes les entreprises de moins de 50 salariés qui forment un apprenti, de l’indemnité compensatrice et du crédit d’impôt apprentissage, au-delà de la première année.

"Toutes les heures, ce sont six entreprises qui disparaissent"

Jean-Pierre Crouzet, le président de l'UPA, a estimé à 1,1 milliard d'euros les prélèvements supplémentaires sur les entreprises d'artisanat au titre de l'année 2013. "Il est malheureusement évident que certaines entreprises ne vont pas se remettre de ce coup de massue", a-t-il affirmé.

Citant des chiffres de la Banque de France, l'organisation professionnelle indique que le nombre de défaillances d'entreprises de moins de 11 salariés a augmenté de 4,3% de juillet 2012 à août 2013, soit 54.000 défaillances en un an.

"Toutes les heures, ce sont six entreprises qui disparaissent", a calculé Jean-Pierre Crouzet, tout en exprimant son "opposition totale à toute récupération politique ou tout engagement politique".

Y. D.