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Ascométal attend d'être fixé sur son avenir

Guy Dollé était l'invité de BFM Business ce jeudi 22 mai.

Guy Dollé était l'invité de BFM Business ce jeudi 22 mai. - -

Le tribunal de commerce de Nanterre va désigner, ce jeudi 22 mai, le repreneur du sidérurgiste. Guy Dollé, candidat à la reprise, était l'invité de BFM Business.

Les salariés d'Ascométal vont être fixés sur leur sort. Le tribunal de commerce de Nanterre va choisir, ce jeudi 22 mai, un repreneur. Quatre prétendants ont déposé une offre pour reprendre ce fleuron de la sidérurgie française, en redressement judiciaire depuis le 7 mars, après l'échec de négociations entre son actionnaire, le fonds américain Apollo, et ses créanciers, les banques américaines Morgan Stanley et Bank of America.

Le match est serré entre le groupe brésilien Gerdau et l'offre française emmenée par l'ex-directeur général d'Arcelor, Guy Dollé. Les deux autres candidats sont les fonds américains Apollo et Anchorage.

Pour Guy Dollé, invité ce jeudi sur BFM Business, l'histoire d'Ascométal c'est "l'histoire d'une pépite, d'une consolidation ratée, d'un LBO absurde". Et il croit dur comme acier au renouveau de cette entreprise. Il affirme que contrairement à des entreprises comme Florange, Ascométal n'a aucun désavantage. "Elle utilise des matières premières abondantes et bon marché en France".

Gerdeau reprend le moins d'emplois

Mais s'il croit dans l'avenir de cette société, rien n'est joué pour autant. L'offre du brésilien Gerdeau est celle qui a reçu le soutien de l'administrateur et du mandataire judiciaire.

Pour autant, Guy Dollé rappelle que Gerdeau est "une société respectable et performante mais elle est spécialisée dans les aciers ordinaires". Or, Ascométal est un sidérurgiste avec des compétences exceptionnelles. Il fabrique des aciers dits spéciaux comme les roues ou les essieux des TGV, les barres de suspension, ou l'acier pour le forage. "On ne cueille pas avec des gants de boxe des petites fleurs fragiles", souligne-t-il.

De plus, des quatre offres sur la table, celle de Gerdau est celle qui sauvegarde le moins d'emplois. Gerdau avance 390 millions d'euros de financement et propose de conserver 1.586 emplois et embaucher 166 personnes. L'offre d'Asco Industries, portée par Guy Dollé et Frank Supplisson, ex-directeur de cabinet d'Eric Besson au ministère de l'Industrie, prévoit le maintien de tous les sites et de 1.820 emplois.

Ils assurent avoir levé 230 millions d'euros de financement et peuvent compter sur un prêt de l'Etat de 35 millions d'euros, via le Fonds de développement économique et social (FDES). Le gouvernement envisage également de faire entrer au capital la Banque publique d'investissement (bpifrance).

Et quand à un possible rapprochement avec d'autres sociétés du secteur, Guy Dollé est clair: "aujourd'hui Ascométal est dans une position de faiblesse, il faut d'abord lui redonner du muscle avant qu'il ne soit acteur dans une consolidation dans ce type d'acier au niveau européen".

Diane Lacaze