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Attentats: Valls tente de rassurer les touristes

Manuel Valls rappelle que les mesures de sécurité ont été renforcées.

Manuel Valls rappelle que les mesures de sécurité ont été renforcées. - Jacques Demarthon - AFP

Dix jours après les attentats, Le Premier ministre a voulu faire passer un message: "rassurer sur la sécurité des touristes qui visitent la France".

Manuel Valls se veut rassurant. Dix jours après les attentats qui ont fait 130 morts, il a déclaré: "notre premier message est de rassurer sur la sécurité des touristes qui visitent la France", a déclaré le Premier ministre à l'issue d'une réunion avec des représentants de l'hôtellerie-restauration, des transports et des voyagistes. Il a souligné que les mesures de sécurité, "particulièrement ces derniers jours", ont été "renforcées". Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et le secrétaire d'Etat au Tourisme, Matthias Fekl, participaient également à cette réunion au quai d'Orsay.

"Il y a eu la semaine dernière des reports et des annulations de réservations en France", a indiqué Manuel Valls devant la presse, sans toutefois donner de chiffres. Il a reconnu que le "message à faire passer était mi-responsable, mi-alarmiste", et que "la plus grande lucidité s'imposait". "Il faut dire la vérité, il n'y a pas de risque zéro, nulle part", a renchéri à l'AFP Matthias Fekl, soulignant qu'"il est encore trop tôt pour un diagnostic" sur l'impact économique pour le tourisme.

"La fin d'année est propice à la consommation"

Manuel Valls a rajouté que "si tout porte à croire que l'impact sur le tourisme peut être plus durable" qu'après les attentats de janvier, "à ce stade" - étant donné que la fin d'année est propice à la consommation - il faut attendre "que des chiffres précis soient donnés par les professionnels". Alors que le gouvernement a déjà annoncé ces derniers jours des mesures de soutien au secteur culturel, Manuel Valls a indiqué lundi avoir "proposé aux hôteliers des mesures d'accompagnement financier, en lien avec Bpifrance" (la banque publique d'investissement), sans plus de précisions.

La France "reste la première destination touristique au monde et elle conserve ses valeurs d'accueil", a-t-il insisté, en affirmant que la France restait "le plus beau pays du monde".

Baisse de fréquentation des magasins

Mais l'hôtellerie n'est pas le seul secteur touché. Près de neuf commerçants parisiens sur dix ont constaté une baisse de fréquentation de leurs magasins, selon une étude publiée lundi par la CCI Paris Ile-de-France. L'Observatoire économique de la Chambre de commerce (Crocis) a interrogé une centaine de commerçants, restaurateurs et associations de commerçants parisiens le jeudi 19 novembre. A cette date, ils étaient 88% à avoir constaté une baisse de fréquentation depuis le vendredi des attentats, les quartiers touristiques (Rivoli, Marais, Saint-Germain, Champs Elysées...) étant les plus touchés par le phénomène.

Près de trois quarts des professionnels déclarent également avoir enregistré un recul de leur chiffre d'affaires par rapport à la même période de 2014. Ce sont les commerces alimentaires et les cafés restaurants où les baisses sont les plus importantes, notent les experts du Crocis. "Les commerçants notent deux types de comportements: soit une restriction des achats liée à un sentiment de peur, de culpabilité ou le manque d'envie de consommer, soit tout au contraire un élan vers la consommation comme achats plaisir", indique l'étude. Si la "méfiance et l'inquiétude dominent", les clients ont également "un important besoin de parler" des évènements.

Modification des horaires

Beaucoup de commerçants notent que la baisse est plus particulièrement notable chez la clientèle touristique, et que la clientèle de quartier et de proximité reste en revanche plus présente. Ainsi, "les commerces alimentaires de proximité ont profité de la moindre fréquentation des grandes surfaces", indique la CCI, précisant que "certaines supérettes ont ainsi vu leur chiffre d'affaires bondir de 20%". 63% des commerces indiquent également avoir modifié leurs horaires ou avoir fermé dans les jours qui ont suivi les attentats, et un tiers déclare avoir renforcé les mesures de sécurité autour de leur point de vente. En revanche, seuls 10% ont dû ou prévoient d'annuler leurs opérations commerciales (promotions).

"Novembre est toujours un mois difficile pour le commerce" et ce mois de novembre 2015 "sera mauvais", compte tenu des circonstances, conclut la CCI. Pour décembre "l'attentisme prévaut", et beaucoup de commerçants comptent sur les opérations commerciales d'avant-Noël pour "faire revenir en nombre la clientèle". Une crainte demeure toutefois: celle de voir le consommateur réaliser ses achats via internet plutôt que dans les magasins, indique la CCI.

D. L. avec AFP