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  Autopartage: ça roule pour Drivy!

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- - PHILIPPE DESMAZES / AFP

Le site de location de voitures entre particuliers fait l’acquisition de son concurrent Buzzcar et lève 8 millions d’euros pour accélérer son développement en Europe

Dans le secteur de l’autopartage, la consolidation fait la force. Le site de location de voitures entre particuliers, Drivy met ce jeudi 2 mars la main sur son concurrent Buzzcar. En plus de cette acquisition, la start up boucle une nouvelle levée de fonds de 8 millions d’euros auprès de ses investisseurs.

Coup double 

En 4 ans d’existence, l'entreprise a réussi à fédérer en France 25.000 véhicules et une communauté de 400.000 utilisateurs. Pour consolider sa place de leader face à la douzaine de sites proposant la location de voitures entre particuliers, Drivy doit désormais atteindre une taille critique. D'où le rapprochement avec son concurrent Buzzcar, rapprochement qui fait sens selon Nicolas le Douarec, son directeur: "le temps est venu de créer un leader incontestable de la pratique avec les 100.000 inscrits et les 7.000 véhicules partagés que Buzzcar apporte à Drivy", explique t-il.

En route pour l’Europe

Grâce à cette opération, le français va tenter d’accélérer "l'expansion européenne débutée en 2014 avec une ouverture en Espagne, puis dans un troisième pays”, confirme Paulin Dementhon, le fondateur de Drivy. Depuis novembre dernier, la start up s'est implantée à Berlin, une capitale très en pointe sur les solutions d’autopartage, où six acteurs proposent des locations sur la courte distance. D’ici le printemps, l'objectif est de couvrir toute l'Allemagne mais aussi l’Espagne, le Royaume-Uni, l'Italie et la Belgique.

16 millions d'euros levés 

Le développement sera financé par le tour de table de 8 millions d’euros réalisé auprès de Via ID (groupe Mobivia, jusqu’alors propriétaire de Buzzcar), du fonds Ecotechnologies, de Bpifrance, et des investisseurs historiques Index Ventures et Alven Capital. Depuis ses débuts, Drivy aura reçu 16 millions d’euros d’investissements, au total.

Course à l’innovation

Outre le déploiement en Europe, la nouvelle injection de capitaux doit permettre de "stimuler nos efforts de R&D et d’innovation visant à rendre la location toujours plus flexible et instantanée", confirme Paulin Dementhon. Car pour se démarquer des loueurs classiques, le maillage territorial compte bien évidemment mais tout se joue aussi sur le terrain des services. 

La plateforme pourrait proposer des nouveautés comme l'entretien autour de la voiture et un contrat de location dématérialisé pour simplifier la signature entre le propriétaire et le locataire. Huit ingénieurs travaillent en permanence à l’amélioration du produit. Depuis son lancement, le site a subi 500 améliorations: les commerciaux appellent, par exemple, les propriétaires pour les aider à louer leur véhicule et à gérer le planning de disponibilités. 

Une rupture des pratiques

La course se joue aussi sur le prix : en moyenne, il est possible de louer un Berline pour environ 30 euros par jour. Drivy défend son modèle vertueux sur le plan économique et écologique: une voiture à louer sur le site remplace 9 voitures particulières et permet d’économiser 8 places de stationnement. Comme ses confrères de l'économie participative, Blablacar ou encore Airbnb, le champion de l'autopartage veut créer une rupture pour que, demain, il soit plus pratique de louer une voiture plutôt que d'en posséder une que l'on utilise peu.

Ch.L